Rapport de diagnostic multisectoriel Direction Régionale de la Protection Civile de

Lieu d’intervention: Cercle de , Région de Koulikoro Du 15 au 23 avril 2013

Sommaire

1. Introduction 2. Synthèse des observations et problèmes rencontrés 3. Contexte de la zone d’intervention 4. Conclusion du diagnostic 5. Recommandations

Région Koulikoro

Cercle Kolokani

Commune Coordonnées GPS Commune Coordonnées GPS

Nossombougou N: 13° 5' 40" W: 7° 56' 20" N: 13° 29' 59" W: 7° 48' 17"

Ouolodo N: 13° 12' 7" W: 7° 55' 52" Kolokani N: 13° 54' 33" W: 8° 01' 90''

Nonkon N: 13° 13' 23" W: 7° 61' 23" Sebecoro 1 N: 13° 41' 35" W: 8° 22' 39"

Tioribougou N: 13° 22' 59" W: 7° 69' 40" Didiéni N: 13° 53' 18" W: 8° 5' 22"

CercleKolokani de N: 13° 30' 34" W: 8° 14' 52" N: 14° 4' 55" W: 8° 5' 54"

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Diagnostic

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1. Introduction

1.1 Présentation du diagnostic

Ce diagnostic multisectoriel s’inscrit dans le cadre du projet EHA financé par UNICEF à Kolokani « Amélioration de l’accès à des infrastructures Eau, Assainissement, Hygiène par une approche communautaire et un renforcement des capacités locales », dont un des résultats attendu est d’améliorer la connaissance du cercle en termes de couverture EHA, moyens d’existence et sécurité alimentaire des populations. Le principal objectif de ce diagnostic est de comprendre l’impact des crises (sécheresse, inondation, conflit) dans le cercle de Kolokani afin de comprendre les besoins en sécurité alimentaire et EHA des populations. L’objectif spécifique est de comprendre l’impact des dernières crises afin d’envisager la mise en œuvre d’actions de résilience. Il s’agit ici d’une part de répondre au besoin d’amélioration des connaissances du cercle et des mécanismes de fonctionnement des populations ; et d’autre part, de préparer au mieux les interventions du projet en cours. En effet, les diagnostics déjà conduits ont besoin d’être affinés ou complétés afin de garantir une réponse pertinente, au plus près des besoins des communautés et

acteurs de santé.

Cette activité a été menée par l’équipe SI avec le support de son partenaire la Direction Régionale de la Protection Civile de Koulikoro. Son implication a permis à SI de bénéficier de sa connaissance du contexte régional, local et de son réseau d’information. La collecte d’information et son analyse en ont été optimisées. Ce diagnostic a permis de : - Comprendre, dans les 10 chefs lieu de commune, les modalités de gestion et d’utilisation de l’eau, les conditions sanitaires locales, les pratiques d’hygiène des communautés ainsi que les maladies hydriques les plus fréquemment rencontrées. L’objectif était de donner des bases pour définir les zones d’intervention et la méthodologie à mettre en œuvre pour réaliser les activités EHA. - Comprendre et d’évaluer l’impact des différentes crises pour la population du cercle notamment sur leurs moyens d’existence et d’analyser les stratégies d’adaptation mises en œuvre par la population pour y faire face. - Comprendre les marchés de la zone en vue d’appréhender les faiblesses de la zone en termes de situation alimentaire, et de savoir en quelle mesure les actions futures pourraient se reposer sur ces marchés.

1.2 Localisation CercleKolokani de

Le diagnostic a concerné l’ensemble des 10 communes que compte le cercle de Kolokani. Les

– enquêteurs se sont rendus ainsi dans un premier temps dans les 10 chefs lieu de commune du cercle, à savoir : , , , , Kolokani, Guihoyo, Massantola, Sébékoro 1, Didiéni et Sagabala.

1.3 Planning de l’enquête

De manière à couvrir l’ensemble des communes du cercle, une phase de récoltes de données de 9 jours (entre le 15 et le 23 avril 2013) a permis d’obtenir des informations générales au niveau des chefs-lieux de communes. 3 équipes ont mené le diagnostic selon le planning ci-dessous :

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Cercle Commune 15-avr 16-avr 17-avr 18-avr 19-avr 20-avr 21-avr 22-avr 23-avr Tioribougou Ouolodo Equipe 1 Nonkon Nonsombougou Kolokani Equipe 2 Guihoyo Massantola Sébekoro 1 Equipe 3 Didiéni Sagabala Une équipe de 3 chefs de chantier a également été mobilisée pour les diagnostics techniques des infrastructures EHA.

1.4 Méthodologie d’enquête

La méthodologie utilisée a porté sur : - L’élaboration d’un plan de travail notamment les termes de référence du diagnostic; - La préparation administrative et logistique pour le départ sur le terrain ; - La prise de contact avec les autorités politiques, administratives, les personnes ressources dans les communes. - L’administration de huit questionnaires auprès des populations pour permettre de récolter un certain nombre de données qualitatives concernant la situation en EHA et en sécurité alimentaire.

Pour chaque chef-lieu de commune, ces huit questionnaires ont été administrés sous forme de focus group, de questionnaires individuels et d’observation plus libres des enquêteurs. Les questionnaires concernant les infrastructures EHA (diagnostics CSCOM et diagnostics points d’eau) ont été traités par l’équipe de chefs de chantier (3 personnes), qui ont parcouru les 22 aires sanitaires reparties dans les 10 communes du cercle de Kolokani. Les autres questionnaires ont été à la charge de 3 équipes de 4 personnes constituées d’un chef d’équipe EHA Solidarités International, de deux agents de diagnostic/monitoring Solidarités International et d’un agent de la Direction Régionale de la Protection Civile de Koulikoro. Les huit questionnaires administrés par ces trois équipes ont été :  Un questionnaire informateurs clés- commune  Un groupe de discussion diagnostic eau, hygiène et assainissement-localité  Un Diagnostic EHA rapide dans les centres de santé  Un questionnaire diagnostic points d’eau sur un échantillon de points d’eau du cercle  Un questionnaire diagnostic réseau d’eau sur les différents réseaux du cercle  Un groupe de discussion sécurité alimentaire et moyens d’existence  2 questionnaires pour une analyse plus détaillée des marchés (1 questionnaire commerçants et 1 suivi des marchés)

1.5 Biais de l’étude CercleKolokani de

Cette phase de diagnostic multisectoriel s’est limitée aux chefs-lieux de communes. Ainsi, les

– observations et conclusions de ce diagnostic doivent être relativisées compte-tenu de la durée et de la restriction géographique de l’étude. Ainsi, des conclusions ont pu être tirées concernant la situation des chefs-lieux de communes et extrapolées, ou non, grâce au recoupement des données fournies par les informateurs-clés de la commune, censés donner aux enquêteurs un aperçu plus général de leur zone. Ces conclusions restent donc à approfondir lors d’enquêtes plus poussées et détaillées pour chacune des communes, du chef-lieu jusqu’aux villages secondaires.

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2. Synthèse des observations et problèmes rencontrés

Principaux problèmes relevés par les enquêtés Contexte Insécurité notamment attaque à main armée et vols de bétail déclarés Infrastructures Enclavement dû au mauvais état de la route en toute saison de l’année (et pas seulement en saison des pluies). Constaté par les enquêteurs dans les communes de Massantola, Guihoyo, Sagabala, Nonkon. Insuffisance d’infrastructures scolaires et sanitaires (écoles, centres de santé, pharmacie etc.) Aléas Sècheresses récurrentes - Face à cette difficulté, les populations de ces zones font recours à l’utilisation des semences a cycle court (mil, maïs ; sorgho ; arachide etc….) Feux de brousse Aléas climatiques comme les grêles ou les inondations en hivernage Invasion d’oiseaux granivores ou insectes Education

Insuffisance en termes d’infrastructures scolaires appropriées

Manque d’enseignants qualifiés Difficulté d’accès physique à l’école en hivernage Sécurité alimentaire Problème d’alimentation pendant les périodes d’hivernages (rupture de stock des ménages) (souligné dans l’ensemble des communes) Faible approvisionnement des banques de céréales Déficit de moyens d’existence suite à la sécheresse 2011. Les ménages n’ont toujours pas pu recapitaliser en bétail et/ou moyens de production Perte de moyens d’existence suite aux inondations 2012 (Sud-Est du cercle) Agriculture et maraîchage Appauvrissement des sols (infertilité et érosion) Coût élevé des outils agricoles (charrue, bœufs etc.) Problème d’accès aux intrants agricole et problème de qualité des semences Manque de moyens financiers pour l’acquisition de produits phytosanitaire Manque de moyens financiers et matériels en vue de mener correctement les activités de maraichage (puits, clôture, outillages) Manque d’aménagement des bas-fonds

Mévente des produits maraichers CercleKolokani de

Elevage

– Manque de fourrage et d’eau pour les animaux pendant les saisons sèches Maladies et manque de soins vétérinaires pour les animaux Commerce Manque de fonds de commerce (soulevé dans toutes les communes en focus group) Eau, Hygiène et Assainissement Insuffisance d’équivalents points d’eau potable (puits améliorés, réseau d’eau, pompe à motricité humaine etc.) (évoqué dans l’ensemble des communes) Tarissement des puits Abondance de Puits traditionnels non protégés dans l’ensemble des communes

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Mauvaise gestion des points d’eau entrainant plusieurs pannes des PMH Mauvais état des infrastructures EHA au niveau des centres de santé et des écoles Mauvaise gestion des déchets et des excrétas dans les communautés Méconnaissance des pratiques d’hygiène appropriées Santé Problème de maladies diarrhéiques liées à la mauvaise qualité de l’eau et à des pratiques d’hygiène inappropriées Problème de paludisme dont les pics sont atteints en période hivernale Problème d’infections respiratoires liée à la mauvaise gestion des ordures et excrétas Problème de malnutrition Manque d’équipement médical dans les centres de santé et de formation d’hygiéniste pour assurer un bon entretien des infrastructures sanitaires Les ressources humaines dans les CSCOM sont limitées (un infirmier chef de poste, un aide-soignant, une matrone, un gestionnaire de stock et un gardien)

 Analyse géographique des problématiques

Comme précisé dans l’introduction de ce rapport, l’objectif de cette enquête pour Solidarités International était, dans le domaine de l’Eau, l’Hygiène et l’Assainissement, de donner des bases pour définir les zones d’intervention et la méthodologie à mettre en œuvre pour réaliser les activités EHA. Les axes principaux d’orientation choisis pour les activités EHA sont la prévalence de la malnutrition et la vulnérabilité aux maladies hydriques du fait de problèmes particuliers d’accès à l’eau et à l’assainissement. Sur base du relevé du nombre de cas de malnutrition traités au niveau des centres de traitement soutenus par AMCP/ALIMA, par aire de santé, communes puis villages, entre mai 2012 et mai 2013, il est apparu que les communes ayant la plus forte prévalence de la malnutrition aigüe globale sont les communes de Didiéni (766 cas de MAS et 664 cas de MAM en 12 mois pour une population estimée de 34939 personnes en 2012), Tioribougou (269 cas de MAS et 164 cas de MAM, pour une population estimée de 16168 personnes en 2012), Sébécoro 1 (386 cas de MAS et 128 cas de MAM, pour une population totale estimée de 26657 personnes en 2012) et Sagabala (281 cas de MAS et 198 cas de MAM pour une population estimée de 21684 personnes en 2012).

Après avoir analysé les prévalences MAS et MAM pour les enfants de moins de 5 ans au niveau des villages de ces quatre communes, une liste de 49 villages les plus vulnérables a été établie. Enfin, sur base des informations récoltées au moment du diagnostic concernant les villages aux plus fortes problématiques d’accès à l’eau et à l’assainissement, il a été confirmé que l’ensemble de ces villages

font partie de la liste des villages aux plus fortes prévalences à la malnutrition. Ce sont donc ces villages CercleKolokani de

qui seront ciblés par les activités EHA de Solidarités International dans le cadre de sa stratégie « WASH

in Nut ». –

Du point de vue des moyens d’existence, le présent diagnostic relève une situation plus préoccupante pour les communes du Sud-Est du cercle (Tioribougou, Massantola, Nonkon, Nossombougou et Ouolodo). Les moyens d’existence des populations de ces communes semblent plus fragiles car on y constate, au moment du diagnostic, une dégradation plus forte que dans le reste du cercle, ainsi que l’utilisation de stratégies d’adaptation de façon plus marquée (baisse flagrante du nombre de repas et pénurie alimentaire constatées dans ces communes). Bien qu’aucune explication n’ait pas pu être vérifiée lors du diagnostic, on peut supposer que l’impact de la sécheresse 2011 et des inondations 2012 (touchant a priori plus fortement et régulièrement les 5

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communes du Sud-Est) a entrainé une perte de revenus du fait de pertes agricoles tant vivrières que commerciales. De plus ces communes pratiquent toute la culture de rente du coton. De ce fait une ou plusieurs années d’investissement (coût d’achat des intrants : semences, engrais et produits phytosanitaires) sans dégagement de revenus par défaut de production, entrainent un remboursement de crédit important sur des revenus limités. La culture de coton peut ainsi être un facteur aggravant dans ces situations de crise à répétition. D’autre part, les informateurs clés de ces communes signalent un appauvrissement des sols diminuant ainsi la productivité des cultures entreprises. Ce phénomène de dégradation de la fertilité est souvent lié à la production non raisonnée de coton car cette culture exigeante crée souvent un appauvrissement du sol en matière organique, fréquemment accéléré par l’utilisation excessive d’intrants chimiques. Cette pratique provoque une baisse de fertilité du sol pouvant aller jusqu’à la latérisation de certaine partie des champs ferrugineux.

CercleKolokani de

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3. Contexte de la zone d'intervention 3.1 Informations géographique et démographique

Le cercle de Kolokani (Région de Koulikoro) couvre une superficie de 14 380 km2. Il est limité à l’est par le cercle de Bananba, au Sud-Est par le cercle de Koulikoro, à l’Ouest par le cercle de Kita et de Diéma, au Sud par le cercle de Kati et au Nord par le cercle de Nara. C’est un immense plateau gréseux d’une altitude moyenne de 200m, situé au Nord de , à la jonction des zones Soudanienne et Sahélienne. Il reçoit en moyenne 500 à 800 mm de pluies par an réparties sur 5 mois d’hivernage de Juin à Décembre. Le cercle est divisé en 10 communes : Didiéni, Guihoyo, Kolokani, Massantola, Nonkon, Nossombougou, Sagabala, Sebekoro, Tioribougou, Ouolodo.

Village de Didiéni Village de Tioribougou

Le chef-lieu du cercle de Kolokani, situé à 120 km de Bamako est accessible en toute saison par la Route Nationale RN3 qui traverse la circonscription sur près de 240 km liant Bamako à Nara. Les autres voies sont en latérite, limitant l’accès en saison des pluies.

D’après les données INSTAT 2009, le nombre moyen de personnes par ménages est de 7,3. La répartition de la population dans ces 10 communes est représentée par le tableau ci-dessous, sur base des informations INSTAT 2009 sur lesquels a été appliqué un taux d’accroissement de 3,6% par an. Certains informateurs clés (les mairies) ont pu également donner des informations sur le nombre d’enfants de moins de 5 ans dans la commune. Ces données sont donc communiquées également dans le tableau ci-dessous.

Enfants de Commune Homme Femme moins de Population totale 5ans Massantola 20660 20309 40970

Guihoyo 9263 9960 19223 CercleKolokani de

Kolokani 15037 20044 3300 35081

– Tioribougou 1957 1965 3922 Nossombougou 10649 11085 21734 Ouolodo 5720 5797 11516 Nonkon 10701 10587 21287 Didiéni 18972 19745 6919 38716 Sébékoro 1 10645 10089 2894 20734 Sagabala 737 814 1552 TOTAL 104340 110395 214735

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Le cercle de Kolokani est essentiellement une zone rurale. La plupart des habitations sont en banco (avec des toits en tôle ou en banco). Les cases (rondes avec des toits en paille) sont généralement plus souvent utilisées par les peulhs de la région. Les chefs-lieux de communes et gros villages du cercle disposent d’habitations en semi-dur (banco + ciment). Dans les principaux centres urbains du cercle (population approchant les 5000 habitants), les ménages aisés construisent, eux, des habitations en dur. C’est le cas dans 4 communes (Kolokani, Didiéni, Sébékoro 1 et Tioribougou).

3.2 Lecture de paysage

L’ensemble du cercle est relativement plat avec quelques dépressions donnant naissance à des marigots et quelques collines latéritiques qui sont des zones de pâturage durant l’hivernage.

La partie nord du cercle, au-dessus de la commune de Kolokani est plus sèche avec des villages installés de préférence au niveau des cuvettes pour profiter de l’humidité. Le sol est dans l’ensemble plus sec et plus ferrugineux (sol rouge). La végétation est peu abondante même si l’on note la présence d’arbres sauvage, à savoir les karités et les baobabs. La présence d’animaux semble plus importante que dans le

reste de la zone.

Le sud du cercle est beaucoup plus humide avec de nombreuses eaux de surface et eaux stagnantes. Les villages sont installés au niveau des points hauts, sur des socles de latérites. Au sud de la commune de Kolokani la végétation est relativement abondante avec la présence d’arbres dont des eucalyptus. Les sols sont généralement argileux et humide mais semblent relativement pauvre en matière organique (couleur de sol grise). Les animaux sont généralement moins nombreux et se concentrent sur les collines, zone de terres non cultivées.

CercleKolokani de Paysage de la commune Paysage de la commune

de Nossombougou de Kolokani –

Paysage de la commune de Tioribougou

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D’après cette rapide lecture de paysage, il est clair que le nord du cercle est plus vulnérable aux sécheresses et le sud (notamment le sud-est) aux inondations.

3.3 Infrastructures au niveau des chefs-lieux de commune

Forage avec Ecole Centre Système de Pompe à Village Marché Puits Communication cycle 1 Santé réseau d’eau motricité humaine 2 (1 non Massantola 1 1 1 2 3 fonctionnel) Guihoyo 1 1 1 0 4 6

2 (1 non Kolokani 2 7 2 6 1 1 radio FM fonctionnel) Tioribougou 1 2 1 2 1 3

Nossombougou 1 3 1 2 5 2

Ouolodo 1 2 1 0 6 3

Nonkon 1 1 1 0 3 3

Didiéni 1 3 1 1 8 4 1 radio FM Sebékoro 1 1 1 1 0 1 3 1 radio FM 4 (2 non Sagabala 1 2 1 0 2 fonctionnels) TOTAL 11 23 11 10 40 30

A l’analyse de ce tableau, on constate que chacune des communes enquêtées est dotée, au niveau des chefs-lieux, d’infrastructures de base comme les écoles, le CSCom, le marché. On rencontre également des stations radio FM à Kolokani et Sébékoro 1 et Didiéni. Le nombre de ces infrastructures varie d’une commune à une autre. Cependant, pour l’ensemble du cercle, les infrastructures éducatives et de santé en particulier semblent insuffisantes (1 école pour 160 ménages et 1 CSCOM pour 550 ménages (3000 personnes) en moyenne). Ces éléments de couverture théorique sont à prendre en considération mais s’avèrent toutefois insuffisants pour apprécier la couverture effective en services de base, la qualité des services devant aussi être prise en considération dans l’analyse.

En ce qui concerne l’eau, la population de Kolokani, principale ville du cercle, tout comme celle de CercleKolokani de

Nossombougou, de Didiéni, Ouolodo et Massantola, est pourvue d’un réseau d’eau. Mais ce système

n’est pas suffisant pour l’approvisionnement en eau potable de l’ensemble des usagers. Il est renforcé – avec les pompes à motricité humaine qui sont gérées par la communauté. Malgré cet état de fait, les besoins en eau potable dans toutes les communes restent toujours non comblés selon les discussions tenues avec les informateurs clés des communes ainsi qu’en focus group avec les habitants. Cette insuffisance de points d’eau constitue un grand handicap pour l’accès à des eaux potables pour la population et au développement d’autres sources de revenu comme le maraichage et l’élevage.

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Retenue d’eau endommagée à Nossombougou

D’autre part, il est important de noter la prédominance des puits ouverts dans la zone, plus vulnérables à la pollution. La majorité des populations s’approvisionne en eau à ces puits ouverts qui se retrouvent généralement dans toutes les familles pour des usages domestiques et l’abreuvement des animaux. Un accès à l’eau en quantité suffisante ne garantit pas un accès à une eau de qualité. Il existe très peu de puits fermés au sein des chefs-lieux de commune, ce qui est un bon révélateur de la

situation dans le reste des zones rurales du cercle.

Dans certaines communes, notamment Massantola, Nossombougou, Nonkon, Kolokani, Sagabala, le nombre d’infrastructures d’eau en panne est important en raison d’une mauvaise gestion (manque de moyens, manque d’entretien, mauvaise manipulation). Pour compléter ces constats, lors des discussions avec les informateurs clés, certains villages/zones pour lesquels l’accès à l’eau semble particulièrement difficile ont été identifiés.

Ces villages sont répertoriés dans le tableau ci-dessous :

Communes Villages Raisons/fréquence des problèmes Ouolodo Djekouma Ne sait pas Les puits tarissent au mois de février, la PMH Kolokani Tientikila existante est trop éloignée du centre-ville C’est en saison sèche qu’il y a une insuffisance d’eau Guihoyo Siramidji, Flabougou suite au tarissement du peu de points d’eau existants dans le village Sagabala, Diakoro, Les puits tarissent vite et l’accès aux puits pendant la Sagabala Mékè, Tièbougouni saison des pluies est très difficile Didiéni N’dontan, didiéni Les puits à grand diamètre tarissent en saison sèche Dans certains villages il n’existe pas de points d’eau Sébécoro II,

CercleKolokani de (à Korola Tognougoula). Dans d’autres villages les Sébécoro I Tognougouda, korola, puits traditionnels tarissent en saison sèche (Kindo Sébécoro I, Kindo

– et à Sébécoro II) Sirado, Diallan, La nappe phréatique est très profonde ce qui la rend Niarafaran, difficile à capter et donc rend les coûts de forage Tioribougou Dansobougou, élevés. Le nombre de point d’eau est donc Samakébougou insuffisant. Nonkon village, Ils n’ont pas de PMH et la nappe est très profonde et Nonkon Niantoumana, rend la réalisation des puits difficile Blissabougou

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3.4 Contexte historique de la zone (crises et catastrophes)

Le cercle de Kolokani a subi un certain nombre de crises majeures notamment les inondations de 2009, de 2012 et les sécheresses de 2008 et 2011. Une invasion des cultures vers les mois de septembre- octobre en 2009 par les cantharides (insecte coléoptère de couleur vert doré) a été localement évoquée dans la commune de Tioribougou.

Ces différentes crises ont eu entre autres pour conséquence, d’après les personnes interrogées:

 Sécheresses 2008 et 2011 : - Le manque de vivres suites aux mauvaises récoltes dues à l’insuffisance des quantités pluviométriques, - L’augmentation des taux de malnutrition - La cherté des produits céréaliers et de l’aliment bétail, - Le mauvais pâturage (manque de fourrage pour les animaux), - La perte de bétail : la mort ou la décapitalisation du bétail reproducteur pour subvenir aux besoins (les proportions de ces phénomènes n’ont pas été évoquées par les informateurs clés interrogés).

 Inondations 2009 (relevé par les informateurs clés dans les communes de Nonkon, Massantola et Didiéni), 2011/2012 (relevé dans les communes de Didiéni, Nossombougou, Kolokani et Guihoyo) - Les dégâts sur les habitations et les écoles, - la destruction de certaines cultures - La perte des matériels dans les maisons, Les communes les plus touchées régulièrement restent les communes du Sud-Est du cercle (Nossombougou, Nonkon, Massantola).

 Invasion des cantharides 2009 : - La destruction de certaines cultures entrainant une mauvaise récolte

Pour y faire face, les populations ont dû changer leurs habitudes alimentaires en diminuant leurs rations (relevé dans les communes de Nossombougou, Tioribougou, Massantola, Ouolodo) ainsi que la qualité de la nourriture et ont eu recours à la cueillette. Certains biens non productifs puis des biens productifs du ménage ont été vendus ainsi que certains outils de production agricole dont les bœufs de labour. Le travail des enfants a été augmenté et les ménages ont envoyé les bras valides en exode à la recherche de travail. Des crédits ont aussi été contractés pour assurer leur subsistance.

CercleKolokani de

Cependant, comme précisé par les personnes interrogées à Kolokani, Massantola et Guihoyo,

– l’amélioration de la pluviométrie en 2012 a permis une amélioration substantielle de la situation et aux ménages les plus résilients d’en partie recapitaliser en bétail.

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4. Conclusions du diagnostic

POINTS D’EAU

Dans le cercle de Kolokani, la couverture de l'ensemble des besoins en eau (cuisine, lessive, boisson, abreuvage des animaux, maraichage et autres) est assurée par le captage des eaux souterraines à travers les forages, puits traditionnels et modernes. Les moyens d'exhaure populaires sont les puisettes privées pour les puits (traditionnels et modernes), les pompes à motricité humaine pour les forages et les pompes solaires ou électriques pour les adductions d'eau potable dans les villes. Lors des focus group, les communautés indiquaient que pendant la saison sèche, et plus particulièrement à partir d'avril, les puits subissent une forte pression suite à une surexploitation due à une demande accrue des besoins en eau. En effet, en plus des besoins quotidiens des populations s'ajoutent l'abreuvage des animaux qui était assuré par les eaux de surfaces pendant la saison pluvieuse et l’arrosage des parcelles maraichères. Cela entraine ainsi souvent des conflits d’usage entre les éleveurs (ceux qui ont beaucoup

d’animaux) et le reste de la population. Cette forte demande provoque ainsi la baisse du niveau d’eau

voire le tarissement complet des ouvrages. Les profondeurs moyennes des puits varient entre 10 et 25 m. Le tableau ci-dessous présente l’ensemble des points d’eau publics observés dans les 22 villages visités par l’équipe technique EHA. Nombre Nombre Diagnostic Points d'eau 1 puits trad., 1 en hors villages diagnostiqués Nossombougou Puits moderne, 5 7 service service PMH, 0

6PMH, 1 puits 2 puits trad., 1 Kolokani 7 0 Seriwala 3 0 traditionnel PMH

1 Puits Trad. 3 3 puits trad., 1 Koumi 4 0 Sebekoro 1 4 0 PMH PMH,

3 puits trad. 2 Massantola 5 0 Touzona 2 puits trad. 2 0 PMH 2 Puits trad., 2 Mercoya 4 0 3 puits trad., 1 PMH Sirakororba 4 0 PMH 1 Puits Trad. 4 Sonkenyè 5 0 Manta 2 puits trad. 2 0 PMH

3 PMH, 1 puits 4 Puits Trad., 8 Sabougou 4 0 Didièni 12 0 Amélioré. PMH

CercleKolokani de 5 puits trad. 1 2 puits modernes, 2 Guihoyo puits citerne, 4 10 0 Sèguè 5 0

– PMH puits trad., 1 PMH 3 puits trad. 1 Niokona 3 0 PMH 1 Puits citerne, 1 Sagabala puits moderne, 2 4 0 3 Puits trad. 6 PMH Ouolodo 9 3 PMH PMH 2 Puits 2 puits trad. 1 Modernes, 4 6 0 Tioribougou puits moderne, 4 0 PMH 1PMH, 3 puits Moderne, Samantra 5 0 3 puits Trad. 3 2 PMH Nonkon 4 2 PMH PMH 12

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La plupart des puits ne possède aucun aménagement de surface pour assurer une protection sanitaire. Ils sont en majorité à ciel ouvert, sans margelle, couvercle, mur de clôture, etc. Le niveau de l’eau dans certains puits traditionnels est faible et présente une forte turbidité. Les superstructures des pompes à motricité humaine sont en majorité dégradées et présentent des eaux stagnantes tout autour des ouvrages (les murs sont souvent tombés, les puits perdu bouchés ou disparus dans le sable, les canaux d'évacuations en PVC sont bouchés). Les pompes, de marque India Mark II et Vergnet, sont en majorité vieillissantes, malgré l’entretien réalisé par les comités, en particulier dans les chefs-lieux (gestion par les mairies avec les comités). Cette dégradation des superstructures affecte la qualité de l'eau à la source alors que la population ne la traite pas avant consommation à domicile. Les animaux ont accès aux points d'eau, les puisettes ne sont pas accrochées à des supports, et les eaux des puits sont en majorités troubles. Ceci se traduit par un fort risque de contaminations bactériologiques des eaux et donc un fort risque de maladies hydriques pour la population. Pour la gestion des points d’eau modernes, (Puits modernes et PMH) dans tous les villages il existe un comité de gestion élu par la population. Cependant, ces comités ne sont pas très actifs. Concernent l’entretien des PMH, il existe des Artisans Réparateurs de pompe outillés et formés depuis longtemps. Dans le cercle, certains commerçants vendent les pièces de rechanges. Dans l'ensemble une grande majorité des ouvrages est à réhabiliter.

Puits traditionnel à Niokona ; puisettes jetées par Pompe à motricité humaine à Ouolodo en panne et terre avec abreuvoir traditionnel (commune de sans superstructures(en cours de réparation) Guihoyo)

CercleKolokani de

Puits amélioré à Sabougou (commune de Massantola)

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Lors des focus group au niveau des chefs-lieux de commune, il ressort que les ménages utilisent pour la collecte de l’eau des barils, des jerricans de 20 litres, et des seaux ou bassins non couverts. Le transport de l’eau se fait sur la tête ou à l’aide de charettes ou poussettes. A domicile, l’eau est stockée dans d’autres récipients identiques mais fermés hermetiquement pour éviter toute contamination. La majorité des communautés rencontrées dit pratiquer le traitement de l’eau avec de la javel pour éliminer les microbes et éviter les maladies. D’autres ne le font pas par manque de connaissance ou parce qu’ils n’ont pas les moyens pour acheter la bouteille de javel qui en moyenne coûte 200 F CFA la petite bouteille.

RECOMMANDATIONS : Améliorer l’accès à l’eau dans les villages pour la consommation humaine . Réhabiliter et protéger les puits (couvercle, margelle, trottoir, mur de protection, système de puisage, canal d'évacuation et puits perdu, etc.) et notamment réhabiliter les PMH . Installer de nouvelles pompes avec de nouvelles superstructures . Augmenter l'accès à l'eau (surcreusement, construction de nouveaux puits et de forages

équipés de PMH) principalement dans les zones identifiées comme fréquemment sujettes à des

conflits d’usage . Renforcer les comités de gestion dans l'entretien et la maintenance des points d'eau . Sensibiliser les usagers quant à la gestion de l’eau du point d’eau au domicile, insistant en particulier sur le traitement de l’eau

RÉSEAUX D’ADDUCTION D’EAU

Dans le cercle de Kolokani, il existe 13 réseaux d’adduction d’eau dont 1 qui est non fonctionnel. Ce nombre est insuffisant car le besoin en eau est important. Il existe également des villages très peuplés qui doivent bénéficier des réseaux d’adduction. C’est l’exemple de Merkoya (4115 habitants), Bassala (2342 habitants), Sagabala (1937 habitants), Tiafina Est (2000 habitants) pour ne citer que ceux-là. L’adduction d’eau la plus importante est celle de la ville Kolokani. Elle a un réservoir métallique de 100 m3 sur 10 m de hauteur.

CercleKolokani de

Adduction d’Eau Potable de la ville Kolokani

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Diagnostic

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Ce réseau compte 36 bornes, 390 robinets, 36 branchements publics, des branchements privés, 3 purges, 2 ventouses et 9 vannes de sectionnement.

Points Diagnostic d'eau Nombre en Nombre villages diagnostiqu service hors service és

Kolokani 1AEP, 1AES 1 1 AES Lycée 1 AES, 1 Massantola 2 0 SHVA Sirakororba 1 AES 1 0

Manta 1 SHVA 1 0

Niokona 1AES 1 0

1 AEP, 1 Tioribougou 2 0 SHVA 1 AEP, 1 Nossombougou 2 0 SHVA

Didièni 1 AEP 1 0

Sèguè 1 AES 1 0

Deux forages alimentent le réseau. Le débit d’exploitation de ces forages est estimé à 25m3/h. Le prix du

mètre cube pour les branchements publics et borne fontaine est de 325 FCFA et 375 FCFA pour les branchements privés. Le bidon de 20 litres est vendu à 10 FCFA à la borne fontaine. Le traitement de l’eau se fait au chlore à l’aide d’une pompe doseuse installée à la station de traitement. Cependant, lors du diagnostic, un test du taux résiduel de chlore au niveau d’une des bornes fontaines n’a pas confirmé la présence de chlore. La gestion du réseau est déléguée à un Groupement d'Intérêt Economique qui a un budget de fonctionnement d’environ 3 002 016 FCFA par mois. Les frais de réparation et d’entretien du réseau s’élèvent à 673 579 FCFA par mois.

Les principaux problèmes rencontrés sont l’absence ou une trop faible chloration de l’eau distribuée, la présence d’eaux stagnantes autour des bornes fontaines, ainsi que la faible capacité de pompage et de remplissage du réservoir d’eau. Le réservoir d’eau a une hauteur de 10m, et compte tenu de l’agrandissement de la ville, l’eau ne peut desservir les bornes fontaines simultanément à cause d’un problème de pression insuffisante sur le réseau et une capacité de production insuffisante. Il faudrait soit déplacer le château d’eau sur la colline à proximité ou surélever le réservoir pour pallier ce problème. De plus, le pompage se fait sur deux forages qui ont des débits de 10 m3/h et 15 m3/h. Tout ce système est alimenté par un vieux générateur qui permet de faire deux (2) pompages en 24 heures,

soit 200 m3 fourni à une forte population de Kolokani estimée à plus de 13 000 habitants. Il faudrait CercleKolokani de

donc un redimensionnement du réseau existant afin de renforcer les capacités de l’existant afin de

– pouvoir satisfaire convenablement les usagers sur l’ensemble du chef –lieu de Kolokani.

Borne Fontaine dans la ville de Kolokani

Diagnostic 15

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Ailleurs dans le cercle, d’autres réseaux d’adduction fonctionnent avec des réservoirs de capacité suivante : Didièni (50 m3), Sirakoroba (20 m3), Tioribougou (15 m3), des Systèmes d’Hydraulique villageoise à Manta (6 m3) et Massantola (3 m3). Les problèmes rencontrés sont identiques à ceux de la ville de Kolokani. Il est toutefois possible de faire les remarques suivantes :

- Manta : insuffisance du réservoir d’eau et fuite d’eau (réservoir fissuré), absence de barrière de protection, l’insalubrité autour du point d’eau, non-respect des horaires d’exploitation du point d’eau pour les besoins quotidiens et celui des animaux. - Sirakoroba : panne du système de chloration, problème de pièces de rechange, le manque de formation pour le comité de gestion, besoin d’appui par la construction d’un nouveau forage, renforcement du générateur solaire et installation d’une nouvelle pompe. - Massantola : manque de traitement de l’eau, manque de formation pour le comité de gestion, insuffisance du débit du forage et des moyens d’exploitations. - Didiéni ; formation du comité de gestion, moyen de déplacement pour les dépannages, manque de pièces de rechange sur place, le retard dans le paiement des factures, insuffisance du débit du forage et des moyens d’exploitations, sécurisation des 2 forages, élargissement du réseau sur d’autres quartiers.

- Tioribougou manque d’eau au coucher du soleil (insuffisance de générateur électrique solaire),

coupures intempestives d’eau, insuffisance d’intrant de traitement de l’eau, manque de pièces de rechanges sur place les besoins en eau sont supérieurs à la quantité fournie

Château d’eau de la ville de Sirakoroba

RECOMMANDATIONS : Améliorer l’accès à l’eau dans les villages pour la consommation humaine

CercleKolokani de . Réalisation d’un système de réseau d’eau dans les villages de plus de 1500 habitants ;

. Réalisation de forages d’appoint pour le renforcement des capacités de pompage ; – . Réhabilitation de bornes fontaines et création de bornes fontaines ; . Installation de pompes doseuses pour la chloration au niveau des dispositifs de traitement de l'eau ; . Formation du personnel dans la gestion du système de réseau d’eau ; . Nettoyage des réservoirs des châteaux d’eau et désinfection des réseaux d’eau existants . Extension des réseaux à la capacité insuffisante . Renforcement de groupes électrogènes existants ou installation de nouveaux générateurs électriques.

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ASSAINISSEMENT

Dans le cercle de Kolokani, il a été observé que les latrines traditionnelles sont utilisées dans tous les villages visités et dans une grande majorité des familles, lors du diagnostic multisectoriel. Cependant elles sont très souvent non protégées, délabrées et mal entretenues. Cette présence de latrines est due au fait que certaines communautés ou alors des villages proches ont été sensibilisés à l’approche ATPC par de précédents programmes. Cette observation ne caractérise pas l’ensemble des villages du cercle de Kolokani. Il existe encore de nombreux villages où l’accès à des latrines est insuffisant. Lors des focus group, les ménages rencontrés affirment avoir des latrines à domicile qui sont utilisées par toute la famille sauf les jeunes enfants qui utilisent le pot de défécation ou défèquent par terre avant que les excréments ne soient mis dans la poubelle ou latrine. Toutefois, faute de latrines construites près des champs ou par habitude, certains villageois pratiquent néanmoins la défécation à l’air libre, généralement en dehors du village (champs, brousse, etc.) selon les activités du moment. Dans ce cas, ils creusent des trous et les rebouchent après la défécation. Ce type de comportement est observé en particulier chez les peulhs, population nomade. Certaines latrines sont construites en dalles SAN PLAT. Ces dalles sont fabriquées et vendues par des relais communautaires formés pour cette tâche pour un montant de 1000 FCFA. Une fois les latrines pleines, elles sont généralement abandonnées et rebouchées au profit d’autres afin d’éviter leur vidange. Les ménages disent utiliser les latrines pour protéger leur intimité, éviter la prolifération des mouches et les maladies. Dans les lieux publics comme les marchés, les écoles et les centres de santé, des latrines modernes en dur sont construites en blocs de deux ou trois portes et ne sont pas souvent différenciées par sexe. Cependant, il faut noter que certaines écoles ne sont pas dotées de latrines. Il a été constaté que 80 % des latrines visitées demandent une réhabilitation. Dans les CSCOM, les patients et le personnel utilisent les mêmes latrines. Dans certains centres de santé, il a été constaté des pratiques de défécation à l’air libre.

De façon générale, l’environnement sanitaire des populations est loin d’être optimal. Les ordures sont entassées aux abords des habitations avant d’être utilisées comme compost ou d’être brulées. Les animaux vivent et dorment avec les habitants dans leur cour et leur maison. Cela engendre une certaine insalubrité du milieu de vie (présence d’excréments animaux dans le village et dans les cours des habitations, présence de beaucoup de mouches). Aucun système de lavage des mains au savon n’a été constaté à la sortie des latrines visitées au cours du

diagnostic. Cette pratique est donc absente dans une grande majorité des ménages. CercleKolokani de

Dalle San Plat observée dans le village de Doubabougou

Diagnostic 17

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RECOMMANDATIONS : Améliorer l’accès à l’assainissement de base . Sensibiliser les populations à l’importance d’avoir, d’utiliser et d’entretenir une latrine . Sensibiliser la population par rapport aux conséquences négatives de la défécation à l’air libre . Appuyer la population dans la construction des dalles SAN PLAT . Sensibiliser les populations afin d’éloigner les animaux des habitations. . Organiser des journées d’assainissement dans les villages. . Accompagner les populations pour la construction des latrines selon la méthode la plus adaptée . Mettre en place un système d'élimination des ordures et des comités de gestion

HYGIÈNE

Les focus group ont montré que le traitement de l'eau se fait généralement au niveau des ménages dans les chefs-lieux de commune. La méthode de javellisation est la plus utilisée. En revanche, le traitement dans les villages se ferait occasionnellement pour la prise des médicaments car le personnel de santé exige l'utilisation de l'eau traitée. La population est bien informée par rapport aux bienfaits de l'eau traitée mais souvent, par manque de moyens ou de disponibilité des intrants sur le marché, elle ne peut pas s'en procurer. Par manque de douches, la population se lave dans les latrines. Cette pratique a généralement lieu 1 fois par jour pour les hommes et 2 fois par jour pour les femmes avec du savon. Les puits perdus sont quasi inexistant ou inappropriés. Le lavage des mains au savon n'est pas pratiqué par tous à la sortie des latrines. Les ménages utilisent aussi de la cendre. Le savon est disponible dans la localité pour un coût de 100 à 350 FCFA selon la taille mais reste cher pour la population. Cependant le lavage des mains sans savon à la sortie des latrines est bien pratiqué par la population compte tenu d’importantes sensibilisations des ONG intervenants dans la zone aussi bien que des pratiques religieuses.

Dans les grandes villes comme Kolokani, il existe un système de drainage des eaux de pluies bien adapté le long de la route principale. Cependant, dans les villages, l’écoulement se fait naturellement vers les

CercleKolokani de rivières. Les caniveaux de la ville de Kolokani ne sont toutefois pas entretenus par manque de moyen de la commune.

– Ces différentes pratiques d’hygiène appliquées par les ménages visent à éviter les maladies dont les enfants de moins de 5 ans souffrent le plus. Il s’agit des maladies diarrhéiques, du paludisme, des fièvres typhoïdes, des malnutritions, des Infections Respiratoires Aigües (I.R.A), des infections de la peau (galles, teigne, ...) et surtout du choléra que la population connait comme étant une maladie très contagieuse et mortelle. Ils ont conscience que les centres de santé sont le seul recours lorsque leurs enfants sont atteints par ces maladies.

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Diagnostic

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RECOMMANDATIONS : Réduire les pratiques d’hygiène à risques . Développer un programme de sensibilisation des familles en insistant sur le lien entre hygiène et maladies, traitement de l’eau, lavage des mains au savon, prévention contre les vecteurs, etc. . Réduire les zones de présence d'eaux stagnantes pour limiter le risque de paludisme . Former la population aux différentes méthodes de traitement de l'eau à domicile (filtration, bouillir l'eau, chloration)

CSCOM/CSREF

1. Maladies fréquentes

Les maladies les plus fréquemment observées dans les centres de santé de la zone sont le paludisme, les diarrhées, les Infections Respiratoires Aigües (I.R.A), et la malnutrition aigüe sévère.

2. Capacités d’accueil, ressources humaines et conditions de travail

Les ressources humaines dans les CSCOM sont limitées (un infirmier chef de poste, un aide-soignant, une matrone, un gestionnaire de stock et un gardien). Dans certaines zones, il a été installé des Agents de Santé Communautaire (ASC) et des nutritionnistes (avec l’aide de AMCP/ALIMA qui est le partenaire médical s’occupant de la prise en charge des enfants affectés par la malnutrition et le paludisme). En revanche, les CSCOM de Segue et Didiéni sont dirigés par des médecins. Aucune hospitalisation n’est effectuée dans les CSCOM. Les patients nécessitant ce type d’intervention sont redirigés dans le CSREF de Kolokani. Le nombre de patients admis en consultation varie en moyenne entre 5 et 10 par jour. Mais ce chiffre a tendance à doubler les jours de foire et marchés où les habitants se déplaçant des zones dépourvues de centre de santé, en profitent pour faire des consultations. Les conditions de travail sont souvent difficiles du fait du manque de matériels et des conditions de travail. Les enfants accueillis pour des cas de malnutrition aigüe sévère avec complication sont hospitalisés dans l’URENI installé dans le CSREF de Kolokani (qui est sous la responsabilité de

CercleKolokani de l’AMCP/ALIMA).

En outre, les centres de santé ne disposent pas de matériels et d’intrants de choléra d’urgence. – 3. Hygiène hospitalière et gestion des déchets

L’entretien quotidien des salles à l’aide d’eau de javel ou de solution chlorée n’est pas toujours effectif dans tous les CSCOM. Faute de personnel dédié à cette tâche, de sensibilisation sur l’importance de celle-ci, et de moyens pour acheter les produits d’entretien, la désinfection des locaux est ainsi réalisée de façon très aléatoire.

Aucun des centres de santé visités ne dispose de dispositif de lavage des mains adéquats, tant pour les patients que pour le personnel médical. 19

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La gestion des déchets biomédicaux souffre quant à elle d’un manque évident de matériel adéquat (poubelles de tri sélectif, incinérateur, fosses d’enfouissement, etc.) et de personnel formé dédié à la tâche. Le traitement des déchets à l’incinérateur pose problème sur les 22 centres de santé visités. Seulement 12 CSCOM possèdent des incinérateurs et les 10 autres en sont dépourvus. Ceux qui en possèdent ne les utilisent pas parce que le personnel n’est pas formé à l’utilisation. Auparavant, les déchets étaient envoyés au CSREF de Kolokani pour traitement mais actuellement l’incinérateur est en panne et les déchets s’accumulent sans traitement. Certains CSCOM brulent leurs déchets dans des fosses simples.

Fosses simples de déchets à Manta (commune Incinérateur avec fosse à cendre à Tioribougou de Mansatola)

Les poubelles de tri sont en nombre insuffisant et très souvent non différenciées par type de déchets. Mis à part au CSREF de Kolokani, aucun centre de santé ne dispose de fosse d’enfouissement bétonnée et protégée. Les déchets anatomiques tels que le placenta, sont désinfectés puis mis en terre de façon traditionnelle.

Enfin il est important de préciser que chaque centre de santé dispose de boites de sécurité permettant d’isoler les objets pointus ou tranchants (aiguilles, lames, verrerie etc.). Ces boites en carton sont fournies par l’OMS et une fois remplis sont acheminées vers le CSREF pour être incinérées avant d’être enfouies.

4. Accès à l’eau

La majeure partie des centres de santé dispose d’un point d’eau. Certains sont approvisionnés à partir

CercleKolokani de de points d’eau situés entre 200 et 400 m du centre. Ces points d’eau situés dans les centres (12) et à

l’extérieur (10) sont tous fonctionnels. Les différents types de points d’eau utilisés par les centres de

– santé (13 Pompes à Motricité Humaine, 3 puits traditionnels et 6 réseaux d’adduction d’eau) sont en majorité dégradés ou mal entretenus. L’accès à l’eau dans les centres de santé est globalement bon. Il faut également noter que 4 centres de santé paient l’eau pour se servir. Les points d’eau des centres de santé sont, en outre, sollicités par les populations riveraines. Il n’existe enfin aucun système de stockage de l’eau au sein des centres de santé. Le traitement de l’eau avant l’utilisation n’est pas effectif par manque de moyens de traitement. Seuls 6 CSCOM sur 22 exécutent cette tâche.

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5. Assainissement

Tous les centres de santés sont dotés de blocs de 2 ou 3 latrines rarement différenciés entre personnel et patients ou accompagnants, et entre homme et femme. Aucun bloc de latrine ne possède de point de lavage des mains à la sortie des latrines. Ces blocs sont dégradés dans certains CSCOM et ont besoin de réhabilitation, tandis que dans d’autres, de nouveaux blocs de latrines sont nécessaires. Aucun système d’entretien clair n’est défini faute de personnel dédié à la tâche et de disponibilité en produits d’entretien (grésil, eau de javel ou solution chlorée). Certaines latrines sont même abandonnées pour éviter des infections à ces endroits et d’autres ont des fosses remplies. Beaucoup de centres de santé ne disposent pas de douches. Certains personnels se douchent dans les latrines entrainant le remplissage rapide des fosses et d’autres chez le chef de poste. Lors de la visite de certains centres de santé, des pratiques de défécation ont été constatées. L’hygiène dans la cour des centres de santé est globalement très insuffisante. Les centres de santé dans leur globalité ne sont pas clôturés ce qui favorise la divagation des animaux déféquant autour du centre. L’absence du système d’évacuation des eaux usées (points d’eau, lavoirs, etc.) et des eaux de pluie engendre une présence systématique d’eaux stagnantes dans la cour des centres de santé.

6. Santé perçue

La couverture sanitaire du cercle de Kolokani est assurée par un centre de santé de référence (CSRef) à Kolokani. Un CSCOM est présent dans les dix communes enquêtées. Les populations ont en majorité accès au centre de santé et ont l’habitude d’y amener les malades. Néanmoins, des difficultés d’accès aux soins ont été souvent évoquées par les personnes en focus group, à cause du manque de moyens financiers. Les maladies les plus fréquentes évoquées par les populations sont : les maladies diarrhéiques, le paludisme, la malnutrition, les infections respiratoires. D’autres maladies telles que la bilharziose, les maladies sexuellement transmissibles, les dermatoses sont aussi évoquées durant les focus groups. Les moyens de protection du paludisme sont connus. Sont ainsi évoqués : le fait de dormir sous une moustiquaire, la gestion des eaux usées, et les pratiques d’hygiène.

Quant à la malnutrition, avec la présence de CSCom et des animateurs ALIMA/AMCP qui font des sensibilisations, les femmes ont évoqué qu’elles comprenaient les recettes de diversification suggérées mais n’avaient pas les moyens de les mettre en œuvre. Par ailleurs, l’allaitement exclusif dure de la naissance jusqu’à 6 mois (même si le manque de lait maternel a été évoqué comme contrainte à l’allaitement exclusif par certaines femmes des communes de Nonkon et Sagabala). Entre 18 et 24 mois, l’allaitement des enfants s’arrête généralement. A partir

de 6 à 8 mois, la diversification commence avec de la bouillie et les sauces. Les principales causes de la CercleKolokani de

malnutrition chez les enfants de moins de 2 ans, telles que perçues par les personnes interrogées en

focus group, sont entre autres : – - Le manque de revenus pour acheter les aliments de base et de diversification de l’alimentation (légumineuses, viande, poisson, produits laitiers…) - Les maladies (diarrhées, faibles conditions d’hygiène, paludisme…) - Le manque de disponibilité alimentaire durant toutes les périodes de l’année - La sous-alimentation des mères - Le manque de lait maternel Selon le calendrier des maladies du cercle de Kolokani, les périodes des maladies varient d’une commune à une autre, voire d’un groupe à un autre pour une même localité. Le maximum de cas des

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maladies comme le paludisme, la diarrhée, la malnutrition et la fièvre typhoïde est constaté pendant la période des pluies et de la soudure humaine allant de Juin à Octobre (voire se prolongeant jusqu’à Décembre). Les informateurs clés ont identifié les enfants et les femmes enceintes comme les plus touchés. En ce qui concerne la malnutrition, même si il est évident que toutes les communes ont évoqué, dans les questionnaires informateurs clés, des cas de malnutrition (modérée, aigüe et chronique de 2011 à 2013 pour 90% d’entre elles, modérée uniquement pour la commune de Sébékoro), les informateurs clés des communes de Sébékoro 1 et de Nonkon ont, eux, pu identifier des villages plus touchés dans leur commune : Ouani, Korola, Diababougou, Missira, Sikoro (commune de Sébékoro 1) et Niantoumana, Markala (commune de Nonkon) semblent ainsi particulièrement touchés par la malnutrition. En analysant les données récoltées au niveau des centres de santé, outre le village de Missira, il semble que les données des centres de santé viendraient plutôt corroborer ces informations données par les informateurs clés (nombreux cas de MAS provenant de ces villages) sans pour autant que cette liste puisse être considérée comme exhaustive.

RECOMMANDATIONS :

Améliorer les conditions EHA des centres de santé . Réhabilitation des points d'eau, . Mise à disposition du système de stockage de l'eau et d'intrants pour le traitement de l'eau . Formation du personnel aux méthodes de traitement de l'eau, à la gestion des déchets bio médicaux et aux principes d’hygiène en milieu médical, . Réhabilitation et construction de bloc de latrine . Construction de douches pour le personnel . Fermer l’accès aux CSCOM (mur de protection, clôtures) . Installation de système de lavage des mains à la sortie des latrines et dans les salles des CSCOM . Equipement des structures en matériel et en intrants pour faire face à une épidémie de choléra . Mise à disposition de gestion et traitement des déchets biomédicaux.

SÉCURITÉ ALIMENTAIRE

CercleKolokani de

– 1. Marchés

 Fonctionnement des marchés

Les marchés dans le cercle de Kolokani se tiennent de façon hebdomadaire. Les approvisionnements se font à l’intérieur du cercle et à partir de Bamako entre les différentes communes en mil, sorgho, haricot, arachide (exemple : le marché de Sagabala s’approvisionne quasi exclusivement sur le marché de Didiéni, les autres marchés ruraux, principalement à Kolokani ou à Bamako). Les commerçants du cercle s’approvisionnent sur les marchés des localités comme Bamako, Kati, , Nara, Koutiala (région de Sikasso) en riz, sucre, lait, huile, thé, carburant, savon, mil 22

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(lorsque l’approvisionnement en local n’est pas suffisant). Certains produits, tels que le sel par exemple, viennent du Sénégal. Les marchés principaux sont ceux sur la route principale goudronnée qui traverse la région (Kolokani, Nossombougou, Didiéni, Tioribougou). On y trouve la présence de plus de 400 commerçants à Kolokani et d’au moins une centaine au niveau de chacun des trois autres marchés. Les grands marchés à bétail du cercle sont ceux de Didiéni, Kolokani et Nossombougou. Les chefs-lieux de communes sont aussi des marchés localement importants pour les habitants.

Marché de Nossombougou

L’accès à différentes sources d’approvisionnement, aussi bien au niveau local que d’origine plus

lointaine, pour les marchés du cercle est possible actuellement. Il est néanmoins important de souligner qu’en hivernage certaines zones comme Massantola, Guihoyo, Sébékoro 1, Sagabala ont des accès très difficiles à cause du mauvais état des pistes rurales. Les conséquences sont multiples. On peut notamment noter que les commerçants se rendent très difficilement sur ces certains marchés lorsqu’on enregistre une quantité importante de pluie, et les prix des articles et le cout de transport augmentent par rapport aux villages situés le long de la route goudronnée.

D’après les personnes interrogées en focus group, la disponibilité en vivres n’est pas suffisante toute l’année sur les marchés de Massantola, Didiéni, Nossombougou. La raison invoquée à Massantola est l’accès difficile au marché pour les fournisseurs (mauvais état des routes). A Nossombougou, les personnes interrogées en focus group parlent d’une production locale insuffisante. A Didiéni, il semble que l’achat massif sur le marché de certains commerçants venant de l’intérieur du pays ou même de Mauritanie ou Sénégal, entraine un problème de disponibilité des produits pour les populations de la commune.

 Situation des commerçants

Les commerçants des communes enquêtées reçoivent des informations sur le prix dans les marchés. Les

prix des marchandises sont fixés selon les coûts d’approvisionnement et la concurrence sur les marchés. CercleKolokani de

Cette concurrence est considérée comme limitée à moyenne suivant les commerçants des marchés des

communes enquêtées. Tous les marchés des communes enquêtées sont régis par les réglementations – gouvernementales (patentes) et locales (taxes). Le système d'achat direct au prix du marché, c’est-à-dire le paiement en espèces suivant les quantités offertes, est le plus courant. Le crédit est octroyé suivant les capacités de remboursement de l’emprunteur puisque durant une longue période de l’année, les populations n’ont pas la possibilité de s’acquitter des montants demandés. Même si les délais théoriques précisés par les commerçants sont d’environ 1 mois pour le remboursement, les dettes octroyées ne sont facilement remboursables qu’aux moments des récoltes. Généralement, environ 10% des achats aux commerçants se font à crédit. Ce

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taux est plus important sur les petits marchés où il peut atteindre jusqu’à 50% des ventes à crédit (comme à Massantola ou Sagabala)

Tout au long de l’année 2012, à la suite des troubles politiques et socio-économiques que traverse le , associé à la sécheresse de 2011, des commerçants détaillants du cercle de Kolokani ont connu des difficultés d’approvisionnement liées aux prix des denrées alimentaires dues à l’insécurité des biens et de personnes et à la faible disponibilité des produits sur les marchés d’approvisionnement (Bamako, Koutiala, Sikasso…). Ces évènements ont ainsi affecté le pouvoir d’achat des populations qui ont été confrontées à un prix excessif des denrées (en moindre mesure toutefois que les marchés du nord du pays). Depuis, les prix sont revenus à un niveau normal, voire légèrement plus bas qu’à l’accoutumé considérant la bonne saison agricole qui a été observée en 2012/2013. Les enquêtes de suivi de marché ont été effectuées sur les marchés des communes du cercle. Le tableau de la page suivante fait ressortir le prix de quelques produits. Il met également en parallèle le prix de certains produits avec la moyenne des prix des cinq dernières années, observés sur le marché de Koulikoro au mois d’avril également. On observe des prix de céréales plus faibles que les années précédentes même s’il faut relativiser le fait que les marchés d’observation ne sont pas les mêmes (mais de la même région).

Marché de Ouolodo

CercleKolokani de Marché de Tioribougou

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Diagnostic

Communes Moyenne des 5 Nonkon Nossombougou Massantola Tioribougou Ouolodo Kolokani Sébékoro 1 dernières Produits années

Riz 375/kg 350F/kg 375F/kg 375F/kg 350F/kg 375F/kg 350F/kg 350F/kg 368,44 F/Kg

Maïs 170F/kg 170F/kg 160F/kg 160F/kg N/A 150F/kg N/A N/A 190 F/Kg

Sorgho 175F/kg 175F/kg 160F/kg 160F/kg 175F/kg 160F/kg 160F/kg 165F/kg 184,25 F/Kg

Mil 175F/kg 175F/kg 160/kg 175F/kg N/A 175Fkg 160F/kg 165F/kg 190,38 F/Kg

Niébé 325F/kg 325F/kg 325F/kg 325F/kg 325F/kg 400F/kg 350F/kg 300/kg

Huile 900F/l 900F/l 1000/l 1000F/l 900F/l 900F/l 900F/l 900F/l

Sucre 550F/kg 500F/kg 500F/kg 500F/kg 500F/kg 500F/kg 500F/kg 500F/kg

Lait en poudre 7500F/kg 5000 F/kg 2000F/kg 2000F/kg 5000 F/kg 3000F/kg 3000F/kg 3000F/kg

Thé 3800F/kg 3600F/kg 2000F/kg 2000F/kg 1600F/kg 600F/kg 1600F /kg 2000 F/kg

Poisson séché 2500F/kg 2500F/kg N/A N/A N/A 2700F/kg 2500F/kg N/A

Viande (chèvre N/A N/A N/A 1750-2000 F/Kg 1800-2000F/kg 2000F/kg N/A N/A et mouton)

Viande de bœuf 2000F/kg 2000F/kg N/A N/A 1850F/kg 1800F/kg 1500F/kg N/A

Mouton N/D 25000F/Tête N/D 25000F/Tête 25000F/Tête 30000F/Tête 47500F/Tête 27500/Tête

Chèvre N/D 15000F/Tête N/D 19000F/Tête 20000F/Tête 25000F/Tête 30000/Tête 17500/Tête

De 100000F/Tête (local) à Bœuf N/D 125000F/Tête N/D 175000F/Tête 100000F/Tête 200000F/Tête N/D 500000F/Tête (de Nara)

Savon 200F/boule 200F/boule 200F/boule 200F/boule 100F/boule 100F par boule 300F/unité 100F/unité

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2. Consommation alimentaire

 Consommation des ménages

Selon les données collectées auprès des populations lors des focus groups dans les communes, le nombre de repas habituel quotidien est de trois (3). Ce chiffre est évoqué par 55% des focus groups tenus dans les communes. Il ressort à travers ces focus group que la production locale des ménages est insuffisante et ne subsiste longtemps après les récoltes. Cette situation varie d’un ménage à l’autre et d’une commune à une autre. Une diminution de trois à deux et parfois à un repas a été évoquée au cours des enquêtes focus group en sécurité alimentaire dans certaines communes. Ceci n’est ni habituel ni régulier. La diminution du nombre de repas jusqu’à un repas par jour a été surtout évoquée dans les communes de Nossombougou, Ouolodo, Massantola et Tioribougou. Dans ces mêmes communes, comme dans celle de Nonkon, une large part de population semble avoir connu une pénurie alimentaire dans les 7 jours précédents l’enquête.

La diminution du nombre de repas s’observe durant la période de soudure et durant certains moments de grandes crises pendant lesquels les enfants et les personnes âgées restent prioritaires pour la nourriture. Suivant l’analyse générale sur la période de soudure dans les communes, obtenues à travers

les enquêtes focus groups en sécurité alimentaire, la perception des femmes est une période de

soudure précoce (démarrant en avril), alors que les hommes la considèrent plus tardivement (jusqu’à août pour 50% des focus group effectués avec des hommes). La fin de la période de soudure a lieu en septembre pour la majorité des ménages. La période moyenne ressentie est de 3 mois à savoir en juillet, aout et septembre.

Au cours des enquêtes focus group en sécurité alimentaire, il ressort que, dans la majorité des communes, les populations arrivent à consommer leurs denrées préférées. Cependant, on constate que les personnes interrogées dans les communes de Massantola et Guihoyo aimeraient pouvoir consommer plus de viande ou de pâtes alimentaires.

Le mil est la denrée la plus consommée, souvent sous forme de « to », farine de mil, consommé avec la sauce « gombo » ou les feuilles de baobab (frais ou en poudre). La consommation de viande ou poisson fumé ou sec dépend du statut économique du ménage et reste donc peu évoquée lors des focus group. Un ménage plus aisé consomme beaucoup plus de viande. Les ménages moins aisés consomment plus de poisson fumé. Le riz est aussi consommé dans toutes les communes, mais pas tous les jours. Le maïs semble également largement consommé, sauf dans les communes au nord et à l’est du cercle (Sagabala, Didiéni, Massantola) car la pluviométrie moins importante ne permet pas de réelle production locale.

CercleKolokani de Au cours des focus group dans les dix communes du cercle de Kolokani sur la satisfaction de la quantité

et de la qualité de nourriture consommées, on constate que les hommes sont généralement plus – satisfaits que les femmes de la quantité de nourriture. Les hommes sont en effet plutôt satisfaits en moyenne (4,1 sur une échelle de 1 à 6 où 6 correspond à très satisfaits ; et 60% des focus group très satisfaits pour 40% plutôt insatisfaits ou moins). Les femmes, elles, sont plutôt insatisfaites en moyenne (3,1 sur l’échelle de 1 à 6, 70% des focus group plutôt insatisfaits ou moins). A noter que pour les communes de Tioribougou et Nonkon, il semble que les femmes aient réduit le nombre de repas au profit des enfants d’une manière plus significative que les hommes ; ceci renforcerait donc leur sentiment d’insatisfaction concernant la qualité et pourrait mettre en évidence des habitudes culturelles concernant la consommation alimentaire et le partage au sein des ménages. Concernant la qualité de la nourriture, malgré le fait que majoritairement les ménages semblent consommer les produits qu’ils préfèrent, on observe, au sein des 20 focus group menés, une certaine insatisfaction de la qualité de

leur régime alimentaire (pour 80% des focus group hommes et 70% des focus group femmes menés). Le Diagnostic Rapport de diagnostic multisectoriel

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niveau d’insatisfaction est en particulier généralisé dans les communes de Nossombougou, Ouolodo et Massantola (respectivement à 2,75, 2 et 2,5 sur une échelle de 1 à 6 pour la moyenne de la satisfaction des hommes et des femmes concernant la quantité et qualité de l’alimentation). Suivent ensuite les communes de Tioribougou, Nonkon, Sagabala et Guihoyo avec une insatisfaction inférieure à 3,5 sur une échelle de 1 à 6. . Les constats précédents rejoindraient les faits relevés plus tôt. La diminution du nombre de repas de 3 à 1 pour Nossombougou, Tioribougou, Ouolodo, et un problème de disponibilité sur les marchés de

Massantola et Nossombougou.

 Source de nourriture

La nourriture des populations provient essentiellement de leurs propres productions, des achats en cash, travaux payés en nature et les dons par solidarité. Actuellement, l’autoproduction ne couvre les besoins alimentaires des ménages que pendant les trois (3) premiers mois après les récoltes. Le riz, faisant parti des produits consommés, n’est pas cultivé dans le cercle, il est issu essentiellement de

l’importation depuis Bamako. Les fruits et légumes sont, la plupart du temps, achetés (outre la cueillette CercleKolokani de

des feuilles de baobab) ; quelques personnes faisant le maraichage profitent pendant un temps limité – CercleKolokani de (de septembre à février) de leur propre production. Des produits importés comme le sucre, l’huile, le

poisson et les pattes sont aussi consommés. Ils sont achetés en liquide et à crédit. – 3. Moyens d’existence

 Activités économiques et sources de revenus

Les principales activités économiques obtenues lors des différentes enquêtes de focus group avec les hommes, les femmes et les informateurs clés dans les communes du cercle de Kolokani sont (par ordre d’importance dans le cercle) : l’agriculture vivrière et de rente (coton notamment), l’élevage, le commerce, le maraichage. 27

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La cueillette, l’installation des ruches, l’artisanat (pratiqué par une minorité) constituent d’autres sources de revenus pour les ménages de la zone.

Il ressort des enquêtes menées auprès des informateurs clés et des focus groups en sécurité alimentaire dans les communes que les activités menées habituellement et actuellement chez les populations d’une même localité n’ont pas variées, à l’exception de 3 communes enquêtées: - A Guihoyo les femmes interrogées faisaient le tissage de laine de coton habituellement et précisent qu’elles ne le font plus actuellement à cause d’absence du matériel de tissage, - A Kolokani, les hommes interrogés faisaient habituellement de l’installation des ruches pour le miel ; ce qui ne semble plus le cas aujourd’hui - A Massantola, les femmes interrogées menaient habituellement le maraîchage ; mais celui-ci a cédé sa place actuellement au petit élevage.

Le tableau ci-dessous différencie les communes selon des activités très spécifiques qui n’ont pas été remontées par les discussions dans l’ensemble des communes. .

Commune Sources complémentaires de revenu

Kolokani installation des ruches Massantola maraîchage Guihoyo Tissage de la laine coton et le maraichage Sébékoro embouche des petits ruminants Sagabala maraîchage et l’artisanat Nossombougou maraîchage et élevage /embouche des petits ruminants Ouolodo Maraîchage

Selon les informations données, il est commun que les ménages aient 2 ou 3 activités économiques différentes. Les personnes interrogées à Nonkon, Ouolodo et Sébékoro font même état de plus de 3 activités économiques (jusqu’à 6).

Migrations D’après les données récoltées en focus group, les populations se déplacent généralement d’octobre à avril, principalement à destination de Bamako en quête d’emplois saisonniers. Cette période correspond à la faible période d’activité en agriculture pluviale.

CercleKolokani de

CALENDRIER SAISONNIER DES ACTIVITES

En année normale Jan Fev Mar Avri Mai Juin Juil Aout Sep Oct Nov Dec –

CercleKolokani de Migration Haut = ↑ Bas = ↓ ↑ ↑ ↑ ↑ ↓ ↓ ↓ ↓ ↓ ↑ ↑ ↑

Travail Salaires Haut = ↑ Bas = ↓ ↑ ↑ ↑ ↑ ↑

– Opportunités travail Haut = ↑ Bas = ↓ ↑ ↑ ↑ ↑ ↑

Crédit L’endettement est pratiqué largement par les populations pour faire face à la période de soudure. Certains systèmes de crédit ont été signalés par les informateurs clés de 5 communes (Kolokani, Nonssombougou, Sagabala, Ouolodo et Sébékoro). Ainsi, des prêts sont contractés auprès des commerçants, des familles ou des caisses d’épargnes et autres agences de micro-crédit comme Kondo

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Jigima ou Soro Yiriwaso. Les ONG telles que World Vision ou CAEB sont également citées comme permettant l’accès à des microcrédits.

CALENDRIER SAISONNIER DES ACTIVITES En année normale Jan Fev Mar Avri Mai Juin Juil Aout Sep Oct Nov Dec Période d’endettement Haut = ↑ Bas = ↓ ↑ ↑ ↑ ↑ ↑ Période de remboursement Haut = ↑ Bas = ↓ ↑ ↑ ↑ ↑ ↑

 Les pratiques d’agriculture

L’agriculture vivrière représente la première activité économique pour la quasi-totalité des ménages dans les localités de l’étude. Elle est essentiellement basée sur les céréales (mil, sorgho, maïs). La rareté des pluies fait que les populations essayent d’utiliser le plus possible les semences à cycle court (maïs en particulier). A préciser également que le riz pluvial est cultivé dans les communes de Kolokani, Nossombougou et Nonkon. Les légumineuses telles que l’arachide ou le niébé (haricot local) sont aussi largement cultivées dans le cercle. La production agricole est essentiellement destinée à l’autoconsommation. Enfin, le coton est cultivé à Nossombougou, Nonkon, Ouolodo et Tioribougou, et de manière plus marginale à Kolokani et Massantola. A Guihoyo, une culture secondaire de rente est la

culture de la calebasse. Le calendrier saisonnier est globalement le suivant :

CALENDRIER SAISONNIER DES ACTIVITES En année normale Jan Fev Mar Avri Mai Juin Juil Aout Sep Oct Nov Dec Pluies Saison sèche froide Saison sèche chaude Temps / saison Risque inondations Manque d'eau: niveau de puits bas Période de tarissement des puits

Culture de Coton PF S E D D T T T R R R

Culture de riz pluvial PF S D R Agriculture vivrière Culture de sorgho PF S D R Préparation terre (P) Semis (S) Culture de mil PF S D R Désherbage(D) Culture de maïs PF S D R Récolte(R) Culture de niébé/ haricot PF S D R Fumage(F) Culture d’arachide PF S D R Culture de sésame cycle court PF S, D E R Culture de pois de terre cycle court PF S, D E R Culture de sésame PF S D R R Culture de pois de terre PF S D R R

CercleKolokani de Culture de tabac R PF S D

– CercleKolokani de

La saison des pluies de juin à septembre coïncide avec la période de soudure et est le moment le plus

difficile de l'année pour les ménages, en particulier les plus pauvres. Pour tenir jusqu'à ce que la – situation s'améliore, les ménages les plus pauvres peuvent recourir à l'emprunt. Les emprunts se font lorsque le stock de nourriture est fini. En bonne année, selon les superficies plantées, cela peut débuter pour les plus pauvres vers février – mars, pour les pauvres vers mai – juin. Les remboursements se font après la récolte de décembre à février. Ils peuvent être étalés sur des périodes de 3 à 5 mois selon les accords entre emprunteur et créditeur.

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Les mois de juin à septembre sont ceux de soudure et en plus aussi ceux du pic d’activités agricoles pour les pauvres et les très pauvres qui ensemencent et désherbent leurs propres champs en plus du travail dans ceux des ménages plus aisés. Si ce surplus de travail a un impact direct sur le rendement des parcelles des ménages les plus pauvres, il constitue aussi une opportunité de travail et donc une source de revenus pour accéder à de la nourriture.

Champs à Ouolodo

 Les pratiques de maraîchage et d’arboriculture

On trouve dans le cercle selon les enquêtes focus group en sécurité alimentaire que le maraichage est

pratiqué toute l’année dans 50% des communes : Nossombougou, Ouolodo, Sagabala, Massantola et Guihoyo. Cette activité de maraichage est menée à petite échelle ; ce qui s’explique par le manque de source d’eau pérenne comme un fleuve, un marigot ou une marre. Les lopins de terre utilisés sont arrosés à partir des puits traditionnels dont la quantité d’eau devient insuffisante à partir de février jusqu’en juin. Différents types de spéculations sont cultivées dans les cinq communes énumérées ci-dessus parmi lesquelles on peut noter la tomate, le gombo, l’oignon, la salade. Le calendrier pour ces cultures est globalement le suivant :

CALENDRIER SAISONNIER DES ACTIVITES En année normale Jan Fev Mar Avri Mai Juin Juil Aout Sep Oct Nov Dec Pluies Saison sèche froide Saison sèche chaude Temps / saison Risque inondations Manque d'eau: niveau de puits bas Période de tarissement des puits Maraichage P : préparation du sol Tomate R R PFS PFS E R F : fumage Rp : repiquage Gombo PF SD R R R CercleKolokani de S : semis E : engrais(urée/NPK) Oignon R R PFRp PFRp DT R

D : désherbage/sarclage – CercleKolokani de T : traitements phyto

R : récolte Salade PF S D R

Arboriculture – T :taille Mangue R R R R R T R : récolte Autres Période de cueillette Haut = ↑ Bas = ↓ ↓ ↓ ↓ ↓ ↑ ↑ ↑ ↑ ↑ ↓ ↓ ↓

D’autre part, une culture minoritaire du tabac a également été relevée dans la commune de Sagabala. De la même manière que le maraichage, ce sont les femmes qui en sont responsables.

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Maraichage à Nossombougou

Concernant l’arboriculture, elle est très peu pratiquée dans le cercle et seuls quelques champs de manguiers existent (seuls arbres fruitiers exploités), principalement dans la commune de Nonssombougou.

 Les pratiques d’élevage

CALENDRIER SAISONNIER DES ACTIVITES En année normale Jan Fev Mar Avri Mai Juin Juil Aout Sep Oct Nov Dec

Migration bétail vers les paturages de saison x x x x x x Transhumance sêche Migration bétail en hivernage x x x x x Période de soudure animale x x x Prix vente bétail Haut = ↑ Bas = ↓ ↑ ↑ ↑ ↑ ↓ ↓ ↓ ↓ ↓ ↓ ↑ ↑ Période de vente x x x x x x x x x Bétail Prévalence maladies animales x x x x x x x x cure sel / natron x x x x Période de lactation x x x x x x x

L’élevage est pratiqué dans toutes les communes et est essentiellement basé sur les petits ruminants (moutons, chèvres). L’élevage de bovins est aussi pratiqué dans toutes les communes, principalement par les ménages plus aisés. Les ânes sont, eux, utilisés pour le transport de matériel, vivres et les déplacements. Les populations des communes enquêtées sont des agro-pasteurs et effectue des ventes d’animaux principalement pour le remboursement des dettes, les cérémonies familiales et pour subsister pendant la période de soudure. Les périodes de vente du bétail s’étalent donc, pour la plupart, entre avril et septembre en fonction des années, ce qui ne permet pas aux ménages de vendre au prix fort (relevé plutôt en saison sèche). Cependant, certains éleveurs, souvent les plus aisés, arriveront tout de même à

CercleKolokani de vendre pour plus-value aux périodes avantageuses.

– CercleKolokani de En période d’hivernage, les mares et zones d’eau stagnantes sont privilégiées pour l’abreuvement du bétail. Cependant, en saison sèche, lorsque l’eau stagnante n’est plus présente, l’eau utilisée est celle

– des puits traditionnels, des forages et des quelques puits modernes, en fonction de la présence ou non de ces points d’eau. La zone ne disposant pas de puits pastoraux, la source d’eau pour le bétail et pour les humains n’est donc pas différenciée. De plus, la période de lactation des animaux est identifiée par les personnes interrogées, prioritairement entre les mois de juin et octobre (pour certaines personnes interrogées, cette période peut-être plus longue et s’étaler jusqu’à la fin de la saison froide). Cependant, il est observé que la traite des petits ruminants n’est pas systématique. Les personnes interrogées au niveau des communes de

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Nonkon, Massantola, Kolokani, Guihoyo et Nossombougou ont en effet confirmé que le lait de caprins n’était pas produit et que seul le lait de vache était exploité.

Marché au bétail de Tioribougou

Enfin, les animaux sont emmenés en transhumance, généralement par les jeunes hommes peuls, mais

cette pratique n’est pas systématique. En effet, dans certaines communes (Kolokani, Nossombougou, Sagabala), ou pour certains agro-pasteurs sédentaires dans les autres communes, ce n’est pas un

élevage transhumant qui est pratiqué. En hivernage (entre juin et octobre ou novembre), le bétail reste à domicile, là où les pâturages sont abondants. Il peut aussi être emmené en Mauritanie, ou dans le cercle de Nara ou de Niono (transhumance en hivernage remonté par les informateurs clés des communes de Didiéni et Sébékoro uniquement). A la saison sèche (entre décembre et juin), le bétail reste à domicile ou est emmené dans les cercles de Kati (le long du Baoule), Kita, , en Guinée ou même pour certains en Côte d’Ivoire.

CercleKolokani de

CercleKolokani de

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 Les pratiques du commerce

Distant de 119 km de la capitale du pays, le cercle de Kolokani entretient d’excellentes relations commerciales avec Bamako, Kati et des cercles comme Banamba et Nara. Les échanges se font à travers des circuits des foires hebdomadaires. Le commerce, exercé par les femmes comme par les hommes, est dominé par les produits de l’agriculture et de l’élevage. Les denrées alimentaires constituent la base des échanges qui concernent les céréales sèches principalement, le tabac, l’arachide, les pastèques, les légumes, la volaille, les produits de l’artisanat, les produits manufacturés, les matériaux de construction et les produits pharmaceutiques. Le commerce porte aussi sur les objets d’arts. Cette activité connait des difficultés liées à l’accessibilité aux crédits de micro-finance. Ainsi certains commerçants vendent des petits ruminants pour soutenir leur activité.

 Les pratiques d’activités complémentaires

En plus de ces activités ci-dessus, les populations mettent en place d’autres activités complémentaires tels que l’emploi journalier (travail dans les champs, tâches ménagères et la maçonnerie) auprès de ménages plus aisés, la fabrication et la vente de produits d’artisanat (escabeaux en bois, chaises en bois, tissage de laine de coton à Guihoyo). Dans la commune de Kolokani, quelques hommes adultes pratiquent l’installation des ruches. Cette activité est en voie de disparition. Les produits phytosanitaires

utilisés dans les champs agricoles ont des conséquences mortelles sur les abeilles et la jeunesse ne s’y

intéresse pas pour assurer une continuité.

4. Groupes de richesse et perception de la vulnérabilité

 Les groupes de richesse

CercleKolokani de

CercleKolokani de

Perception en focus group des proportions de groupe de richesse1

1 Les points représentent les valeurs minimales et maximales relevées en focus groups au niveau des différentes communes 33

Diagnostic Diagnostic Rapport de diagnostic multisectoriel

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Lors du diagnostic, un exercice participatif a été effectué en focus group au niveau des chefs-lieux de commune dans le but de déterminer les groupes de richesse de la zone. En raison de la prédominance de l’agriculture vivrière dans la zone, la différentiation première des groupes de richesse se base sur la configuration des terres et leur propriété, le matériel agricole, le bétail de labour ou l’état des stocks du foyer. Les critères suivants prennent, entre autres, en compte la taille du cheptel, la présence de bras valides dans le ménage ou le chiffre d’affaire des commerces. Suite à cet exercice résumant les discussions qui ont eu lieu au niveau des chefs-lieux de commune, la répartition de la population par les personnes interrogées elles-mêmes font état d’entre 30 à 50% de ménages très pauvres, 20 à 45% de ménages pauvres, 20 à 30% de ménages moyens et 3 à 10% de nantis. On constate donc une perception de grande pauvreté de la population (entre 50 et 95% de ménages

pauvres et très pauvres).

CercleKolokani de

CercleKolokani de

Les traits pleins correspondent au premier quartile, médiane, et troisième quartile (un quartile est chacune des 3 trois valeurs qui divisent les données triées en quatre parts égales)

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Diagnostic Diagnostic

Rapport de diagnostic multisectoriel Groupe de richesse et typologie des ménages Thème Critères Très Pauvres Pauvres Moyens Aisés

Superficie cultivable Exploitation par prêt ou (Moyenne des communes (hors métayage Propriétaire de 0,5 à 2ha Propriétaire de 2 à 5ha Plus de 10ha Kolokani)

Superficie cultivable Ne possède pas de terre Propriétaire de 5 à 7ha 15ha à 20ha Plus de 20ha (Pour la commune de Kolokani) cultivable 0 bœuf de labour ou location de 4 à 8 bœufs Plus de 10 bœufs de labour Nombre d’animaux de labour 0 bœufs de labour 1 âne Plus de 2 ânes 0 à 1 Charrue 3 charrues + semoir, charrette, Cultures 1 à 2 Dabas artisanal Matériel agricole 1 à 2 Dabas artisanal (fabrication 2 charrues + 1 charrette batteuse… (fabrication locale) + 2 houes locale) +4 houes Tracteur + Accessoires

Engrais / / Compost, 1 sac d’engrais Engrais chimiques (plusieurs sacs)

Nombre de sac de céréales dans 100 à 300 kg 0,5 à 1tonne 1, 5à 4 tonnes Plus de 5 tonnes le grenier (stock) Verger ( pied de mangues) 0 0 5 pieds Plus de 30 pieds Nombre de bovins (vaches) 0 1 à 5 bovins 6 à 10 10 à 20 bœufs et plus Bétail Nombre de petits ruminants 0 1 à 5 petits ruminants 10 à 25 petits ruminants de 100 et plus (moutons +chèvres) Nombre d’enfants 2 à 3 enfants 5 à 6 enfants 8 à 10 enfants Plus de 10 enfants

Nombre des actifs des ménages 0 personne 1à 2 personnes 2 à 6 personnes 6 à 10 personnes Ni bras valides, ni moyens Seulement les membres de la Membres de la famille (5 Bras valide de la famille (5 à 10 Main d’œuvre financiers famille valides personnes) + salariés personnes) + salariés Nombre de personnes actives à l’extérieur (parents pour apport 0 0 1 3 à 4 Ménage extérieur) 1 moto + 1 charrette + 2 1 voiture, 2 motos, 4 vélos + 1 Moyen de deplacement 0 1velo vélos charrette maisons en banco avec toiture maisons en banco avec toiture en maisons en banco avec maison en semi- dur (banco, enduit en Qualité de la concession (habitat) en terre battue banco toiture en tôle ciment et toiture en tôle) 0 maison en dur 0 maison en dur 1 maison en dur 2 maisons en dur Rapport de diagnostic multisectoriel Habillement vestimentaire 1 à 2 complets 2 à 3 complets 3 à 6 complets Plus de 10 complets Disponibilité à tout moment 300 FCFA (Kolokani) 500 FCFA (Kolokani) 100 000 F CFA (Kolokani) Plus de 20 millions (Kolokani) d’argent liquide 100 FCFA 250 FCFA 500 FCFA 10 000 FCFA Chiffre d’affaire pour le 0 FCFA 0 FCFA 50 000 FCFA 1 000 000 FCFA commerce

Guihoyo : 8 à 25% Guihoyo : 45 à 80% Guihoyo : 10 à 30% Guihoyo : 1 à 2% Massantola: 8% Massantola: 70% Massantola: 20% Massantola: 2% Didiéni: 40 à 50% Didiéni: 15 à 20% Didiéni: 40 à 50% Didiéni: 0 à 1% Nonkon: 5 à 20% Nonkon: 5% Nonkon: 70 à 90% Nonkon: 0 à 5% % de ménages dans chaque groupe de richesse Sebekoro 1: 7 à 10% Sebekoro 1: 10 à 80% Sebekoro 1: 8 à 80% Sebekoro 1: 0 à 5% dans la commune ? Ouolodo: 10 à 15% Ouolodo: 30 à 35% Ouolodo: 45 à 50% Ouolodo: 5 à 10% Tioribougou: 20% Tioribougou: 15 à 25% Tioribougou: 50 à 60% Tioribougou: 5% Kolokani: 15 à 20% Kolokani: 15 à 60% Kolokani: 20 à 55% Kolokani: 5 à 10% Sagabala: 4 à 30% Sagabala: 50% Sagabala: 20 à 40% Sagabala: 0 à 6% Nossombougou: 33 à Nossombougou: 20 à 25% Nossombougou: 30 à 40% Nossombougou: 2 à 5% 45%

Nombre de personnes d’un ménage type de 7 à 10 10 à 13 12 à 15 15 et plus

chaque catégorie

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CercleKolokani de

CercleKolokani de

gnostic

Dia Diagnostic

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 Seuils de survie et vulnérabilité perçue

Selon les discussions en focus group, les besoins de base des ménages de la région sont tournés autour de la nourriture, l’éducation, la santé et l’eau. La perception par les ménages des montants des dépenses prioritaires pour la survie ou pour ce qui est indispensable à la vie est assez homogène entre tous les groupes interrogés. En effet, les moyennes des seuils pour la survie et pour les dépenses minimum pour satisfaire les besoins sont respectivement à 30750 FCFA et 57000 FCFA par mois d’après les discussions menées. Ce montant est assez commun entre tous les groupes interrogés, comme le montre le graphique boite à moustache ci-dessous. Cependant, lorsqu’il s’agit d’identifier les seuils pour vivre correctement ou être à l’aise, les perceptions sont très différentes entre les groupes et les communes interrogées. En effet, pour vivre confortablement certains groupes définissent les dépenses nécessaires autour de 57000 FCFA par mois, alors que d’autres les définissent autour de 600000 FCFA/mois. Finalement, ces montants de dépenses sont calculés par les communautés interrogées comme permettant un accès plus ou moins important à l’alimentation. Aucun groupe n’a jugé nécessaire de parler de dépenses non alimentaires pendant les discussions.

Seuils de survie et vie en montant que doit dépenser un ménage par mois 2

CercleKolokani de

CercleKolokani de

5. Difficultés rencontrées et stratégies d’adaptation

– –  Difficultés rencontrées

Les principaux problèmes rencontrés et les stratégies employées par les populations se résument comme suit :

2 Les points représentent les valeurs minimales et maximales relevées en focus groups au niveau des différentes communes Les traits pleins correspondent au premier quartile, médiane, et troisième quartile (un quartile est chacune des 3 trois valeurs qui divisent les données triées en quatre parts égales) 37

Diagnostic Diagnostic

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Problèmes rencontrés Stratégies employées Mauvaise pluviométrique (insuffisance de Utilisation des semences à cycle court pluie) Utilisation des engrais organiques Infertilité du sol (compostage), achat d’intrants agricoles Exode, endettement, mendicité (évoqué en focus group par les hommes à Didiéni), Difficulté alimentaire /insécurité alimentaire vente d’animaux, quémander, entraide, le partage, cueillette Cultiver avec la daba (sorte de pioche à fer, Coût élevé et manque de financement pour ou houe manuelle), location de charrue et l’octroi des outillages agricoles (charrues, bœufs de labour, culture et vente de bœufs de labour, semoirs, charrue, tracteur pastèque, arachide pour acheter des etc…) Agriculture, outillages agricoles Réalisation des puisards traditionnels, alimentation Manque de financement pour l’aménagement démarche auprès des ONG pour des périmètres maraichers et l’équipement des financement, utilisation des palissades maraichers (puits, petits outillages, grillage) comme clôture Manque de moyens financiers pour Emprunt

l’acquisition de produits phytosanitaires

Absence de structures de transformation et

valorisation des produits agricoles Divagation des animaux Etre beaucoup plus présent au champ Recours aux vétérinaires privés qui sont Maladie d’animaux, très coûteux Manque de moyens financier pour assurer les Organiser les éleveurs pour la vente des soins des animaux animaux en vue de faire face aux difficultés Insuffisance des points d’eau pour Acheter de l’eau de puits pour abreuver les l’abreuvement des animaux, animaux Manque d’équipement/accessoires

d’abreuvement au niveau des points d’eau Elevage Réalisation de clôture de fortune en Insécurité du cheptel (vol d’animaux) palissade, attacher les animaux dans les cours familiales Mauvais pâturage (manque de fourrage pour Stockage de foins, arrêt des feux de les animaux) et feux de brousse brousse et de la coupe abusive du bois, Manque et cherté du prix de l’aliment bétail Réalisation de clôture de fortune en Manque de moyens financier pour faires des palissade, attacher les animaux dans les enclos sécurisés pour les animaux cours familiaux

CercleKolokani de

CercleKolokani de

Vendre une partie des produits agricoles

– pour financer le petit commerce, vendre – les petits ruminants pour financer les Manque des fonds propre suffisant pour activités du petit commerce vente de biens soutenir le commerce, matériels (bijoux, habits, vélos, recours à Commerce l’emprunt, entraide, envois d’argent de la part des parents de l’intérieur du pays et de l’extérieur, travail journalier Absence des structures de micro-finance pour

soutenir le commerce

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Diagnostic Diagnostic

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Taux élevé des prêts auprès des institutions de

crédit Problème approvisionnement lié au manque

de route (en périodes hivernale), Insuffisance d’infrastructure scolaire et des

enseignants Non sécurisation des écoles avec clôture Contournement pendant l’hivernage les Infrastructures : Enclavement : mauvais état des pistes à zones impraticables, eau, école, route Nonkon, Sagabala, Massantola, Guihoyo, Non-participation à la foire suite à une Sébékoro grande pluie, mobilisation des jeunes pour l’entretien de la piste Difficulté d’accès à l’eau pour les besoins Utilisation de puits, payé de l’eau au (humains, animaux, maraichage) robinet, creuser des puits Faible couverture (Eloignement des centres de santé et enclavement des communes) – Relevé dans les communes de Oulodo, Sagabala (informateurs clés), Tioribougou, Guihoyo (focus group) Manque de matériel et de personnel relevé au

niveau de la commune de Nossombougou Santé Manque de médicaments au niveau du CSCOM – relevé en focus group dans les communes de Sagabala et Sébékoro 1 Coût élevé des soins, relevé dans les communes de Kolokani, Didiéni et Ouolodo lors des focus group hommes Maladie (palu, malnutrition) Se rendre au cscom

 Conflits liés aux ressources

Lors des discussions avec les informateurs clés des communes, il a été relevé, dans 60% des communes, des conflits liés aux ressources (principalement conflits d’usage liés à l’accès à l’eau), entre les éleveurs et les agriculteurs. En saison sèche, la pression augmente sur les ressources en eau telles que les puits ou les forages, car ces derniers doivent être partagés entre l’abreuvage des animaux, la consommation humaine et l’eau nécessaire aux cultures ou au maraîchage. Ces problèmes ont été remontés par les informateurs clés des communes de Kolokani, Sagabala, Didiéni, Nonkon, Tioribougou et Sébékoro.

 Stratégies d’adaptation

CercleKolokani de Durant le diagnostic, les personnes rencontrées en focus group ont été interrogées sur les stratégies

CercleKolokani de

d’adaptation mises en place suite à la sécheresse 2011, et sur les stratégies actuelles. –

– o Impacts de la sécheresse 2011 sur les moyens d’existence

Les populations du cercle de Kolokani subissent encore les conséquences de la sécheresse 2011. Elle a provoqué une faible production des cultures et une dissémination du cheptel parfois même une séparation des familles signalée à Kolokani ou abandon de foyers signalé à Nossombougou. Le pouvoir d’achat des populations les plus pauvres n’a pas permis de faire face aux besoins alimentaires. La migration a été par conséquent accentuée par le déplacement des bras valides (jeunes hommes et filles) vers les zones aurifères dans les régions de Sikasso et de Kayes mais aussi vers d’autres villes 39

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comme Diéma, Bamako, et pays comme la Cote d’Ivoire, Gabon, Guinée, Sénégal, France. Ces jeunes partent à la recherche d’argent pour palier la pauvreté en vue de pouvoir subvenir aux besoins des familles. La durée est variable suivant les personnes et peut aller de 3 mois à 1 an ; voire parfois pour une durée indéterminée. En plus, les populations ont eu recours aux stratégies suivantes : - la vente des animaux (petits ruminants, bovins, bœufs de labours) pour l’achat des céréales, - le bradage d’animaux : deux (2) chèvres pour un (1) sac de 100kg de céréale signalé à Tioribougou - la vente des outillages agricoles, - la vente des biens : les motos, les vélos, charrettes,

La saison de soudure, particulièrement précoce en 2012, a donc obligé les populations à mettre en place des stratégies d’adaptation fortement risquées. Les répercussions sur les moyens d’existences des ménages, directement impactés, risquent d’être ressenties pendant plusieurs saisons. En effet, les stocks familiaux, très faibles suite à la campagne agricole de 2011, ont nécessité une forte augmentation de la part des achats pour l’approvisionnement en nourriture.

o Impacts des inondations 2012 sur les moyens d’existence et prévalence aux inondations

Le cercle de Kolokani subit régulièrement des inondations entrainant des dégâts importants pour les infrastructures et les cultures. En 2012, plusieurs personnes interrogées au niveau des communes ont relevé des dégâts dus aux intempéries. Dans les communes du sud-est du cercle pratiquant la culture du coton (Nossombougou, Massantolo, Ouolodo, Tioribougou), il est probable (même si cela n’a pas été confirmé dans l’ensemble des zones) que l’on ait ressenti une perte de revenus due à des inondations endommageant les cultures de coton. D’autre part, les cultures vivrières sont, elles aussi, vulnérables à ces intempéries récurrentes, inondant les champs et détruisant les stocks restants.

o Les stratégies d’adaptation adoptées en réponse aux chocs

La vente de certains animaux, en particulier faibles, est la stratégie d’adaptation la plus fréquemment remontée par les populations, suivie de la diminution de la ration alimentaire puis l’exode des actifs afin d’obtenir un salaire supplémentaire pour le ménage. Ces stratégies ont été utilisées pour répondre à la sécheresse de 2011 mais semblent toujours autant utilisées en ce moment, malgré les bonnes récoltes 2012. Le constat global suite à ces entretiens est que la sécheresse 2011 a été très violente pour les ménages et a entraîné l’utilisation plus ou moins systématique de stratégies d’adaptation érosives, mettant en danger les moyens d’existence des ménages (la vente des bœufs de labour ou l’endettement ont été relevé lors

de 25% des focus group ; la vente d’outils de production, dans 13% des entretiens). Aujourd’hui, ces CercleKolokani de

CercleKolokani de stratégies érosives semblent beaucoup moins utilisées, grâce en particulier à une bonne récolte 2012.

Cependant, cette bonne récolte n’a pas suffi pour reconstituer les moyens de production et d’existence – – des ménages, subissant cette année encore l’impact à moyen terme du choc de 2011 et devant tout de même mettre en place quasi systématiquement des stratégies d’adaptation contraignantes (réduction des rations et des repas, endettement, exode, vente des biens…). De plus, grâce à certains entretiens, il est constaté que des ménages sont toujours obligés de vendre certains bœufs de labour, d’envoyer leurs enfants travailler pour compléter les sources de revenu du ménage ou encore de vendre du bétail reproducteur. Ainsi, il est clair que l’impact de la sécheresse de 2011 n’est pas effacé, loin de là, et que les ménages, même si leur survie n’est, pour la plupart, pas en danger, n’ont toujours pas comblé le gap de moyens de

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production entrainé par le choc précédent, voyant ainsi leur capacité de résilience à un nouveau choc se dégrader.

% de focus % de focus Irréversibl group; après Pondérati group; Stratégie e/ la on groupe actuellemen Réversible sécheresse t 2011 Mettre des objets en garantie I 5,0 3% 3% Divorce I 4,7 8% 5% vente des bœufs de labour I 4,7 25% 3% Vente du matériel de production I 4,5 13% 8% Vente des charrettes I 4,5 5% 3% Envoyer les enfants travailler I 4,0 23% 10% Vente du bétail reproducteur I 3,4 13% 8% Exode des actifs I 2,6 28% 28% Réduction de la diversité alimentaire R 3,5 5% 5% Vente des vêtements R 3,0 5% 0% Envoi de certains membres du ménage dans la R 3,0 3% 3% Vente des bijoux R 2,9 25% 13% Diminution de la ration R 2,9 35% 25% Travail journalier R 2,6 25% 13%

Adaptation des habitudes culinaires R 2,5 5% 6%

Endettement R 2,4 23% 23% vente du bétail faible R 2,3 38% 33% vente de moyen de déplacement R 2,3 10% 3% Diminution du nombre de repas R 2,2 15% 10% cueillette R 1,8 28% 15% Appel à la solidarité R 1,7 18% 15%

Travail contre nourriture R 1,5 5% 0% Multiplier les activités économiques R 1,0 3% 0%

RECOMMANDATIONS : Sécurité Alimentaire et Moyens d’Existence . Appui aux moyens d’existence des petits producteurs des 5 communes du Sud-Est les plus touchées par les inondations (Nossombougou, Tioribougou, Nonkon, Ouolodo, Massantola) . Aide à la recapitalisation en intrants agricoles (en particulier semences à cycle court) et outillages (charrue, semoir, tracteur etc…) avec un focus sur les communes de Massantola, Nossombougou, Tioribougou et Ouolodo

. Aide à la recapitalisation en petits ruminants notamment pour les petits éleveurs

CercleKolokani de CercleKolokani de

. Médiation pour la gestion de conflit sur l’utilisation des points d’eau et des ressources entre

– élevage et agriculture – . Mise en place de cordon pierreux et sensibilisation sur l’apport de matière organique aux sols dégradés . Mise en place de diguette et de système d’évacuation d’eau pour limiter les conséquences des inondations . Faciliter l’accès aux soins vétérinaires avec renforcement de personnels et disponibilités des produits . Support aux banques de céréales pour faciliter l’accès aux céréales en période de soudure

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5. Synthèse des recommandations

Recommandations Infrastructures Construction de routes praticables à toute saison (Massantola, Guihoyo, Sébékoro 1, Sagabala, Nonkon) Amélioration de l’accès physique (route) au marché de Massantola Réhabilitation de la retenue d’eau de Nossombougou Sécurité alimentaire et moyens d’existence Appui aux moyens d’existence des petits producteurs des 5 communes du Sud-Est les plus touchées par les inondations (Nossombougou, Tioribougou, Nonkon, Ouolodo, Massantola) Aide à la recapitalisation en intrants agricoles et outillages avec un focus sur les communes de Massantola, Nossombougou, Tioribougou et Ouolodo Aide à la recapitalisation en petits ruminants notamment pour les petits éleveurs Médiation pour la gestion de conflit sur l’utilisation des points d’eau et des ressources entre élevage et agriculture Mise en place de cordon pierreux et sensibilisation sur l’apport de matière organique aux sols dégradés

Mise en place de diguette et de système d’évacuation d’eau pour limiter les conséquences des inondations

Faciliter l’accès aux soins vétérinaires avec renforcement de personnels et disponibilités des produits Support aux banques de céréales pour faciliter l’accès aux céréales en période de soudure Santé Renforcement de l’accès aux médicaments dans les CSCOM Renforcement des capacités en termes de personnel de santé Eau Hygiène et Assainissement Réhabiliter et protéger les puits (couvercle, margelle, trottoir, mur de protection, système de puisage, canal d'évacuation et puits perdu, etc.) et les pompes à motricités humaines Augmenter l'accès à l'eau, par le surcreusement de certains puits, la construction de nouveaux puits et de forages équipés de pompes à motricité humaine Cibler principalement les zones identifiées comme fréquemment sujettes à des conflits d’usage Renforcer et accompagner les comités de gestion dans l'entretien et la maintenance des points d'eau Réaliser un système de réseau d’eau dans les villages de plus de 1500 habitants Réaliser des forages d’appoint pour le renforcement des capacités de pompage Réhabiliter des bornes fontaines Installer des pompes doseuses pour la chloration au niveau du dispositif de traitement de l'eau Former le personnel dans la gestion du système de réseau d’eau

Nettoyer les réservoirs des châteaux et désinfection du réseau d’eau existant CercleKolokani de

CercleKolokani de Etendre les réseaux d’eau urbains et péri-urbains qui ont une capacité insuffisante

Renforcer les groupes électrogènes existants ou l'installation de nouveaux générateurs électriques – – Sensibiliser les populations à l’importance d’avoir et d’utiliser une latrine et aux conséquences négatives de la défécation à l’air libre ainsi qu’à la gestion de l’environnement Appuyer la population dans la construction des dalles SAN PLAT et pour la construction des latrines selon la méthode la plus adaptée Sensibiliser les populations afin d’éloigner les animaux des habitations Mettre en place un système d'élimination des ordures et des comités de gestion. Organiser des journées d’assainissement dans les villages, Réduire les zones de présence d'eaux stagnantes pour limiter le risque de paludisme

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Développer un programme de sensibilisation des familles en insistant sur le lien entre hygiène et maladies, traitement de l’eau, lavage des mains au savon, prévention contre les vecteurs, etc. Mettre à disposition des familles vulnérables à la malnutrition des kits d’hygiène. Réhabiliter les points d'eau dans les CSCOM Mettre à disposition du système de stockage de l'eau et d'intrants pour le traitement de l'eau dans les CSCOM et pour faire face à une épidémie de choléra Former le personnel CSCOM dans le traitement de l'eau, sensibilisation et formation à l'hygiène et la salubrité (l’entretien des locaux) Réhabiliter et construire des blocs de latrine pour les CSCOM ainsi que des douches pour le personnel Réhabiliter les clôtures des CSCOM Mettre à disposition des matériels de tri des déchets biomédicaux et formation du personnel à leur gestion Réhabiliter et construire des incinérateurs et fosses à cendre.

CercleKolokani de

CercleKolokani de

– –

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ANNEXE 1 : Tableau de synthèse des principaux problèmes et besoins relevés par commune auprès des populations

Commune Problèmes Besoins SECURITE ALIMENTAIRE et MOYENS D’EXISTENCE - Outillages agricoles, enseignants, agents - Difficulté d’accès à l’alimentation de santé, renforcement des capacités en - Manque d’outils agricoles gestion environnementale, semences, SANTE engrais - Manque de médicaments - Appuis des CSCOM en équipement et en Sébékoro 1 - Manque de personnel de santé médicaments, des infrastructures socio de EAU/HYGIENE/ASSAINISSEMENT base - Mauvais Assainissement / Hygiène dans le - Argent Cash, l’octroi des crédits chef-lieu de commune - Réalisation des pistes praticables en toute INFRASTRUCTURES saison - Enclavement et état des routes SECURITE ALIMENTAIRE et MOYENS D’EXISTENCE

- Manque de nourriture, de semences,

insuffisance du stock alimentaire - Manque d’outils agricoles - Eau, aliments, valorisation de l’aviculture - Disponibilité d’argent pour le financement traditionnelle, aliments bétails, produits d’activités économiques vétérinaire SANTE Didiéni - Semences, engrais - Coût élevé des soins de santé - Formation des enseignants sur la lutte - Manque de sensibilisation sur les maladies contre les maladies EAU/HYGIENE/ASSAINISSEMENT

- Tarissement des puits EDUCATION - Insuffisance en termes d’infrastructures scolaires - Manque d’enseignants

SECURITE ALIMENTAIRE - Accès à l’alimentation (disponibilité et coût) - Sécurisation des jardins maraichers SANTE - Adduction d’eau potable, construction et - Manque de médicaments réhabilitation des points d’eau, matériels - Eloignement des villages de l’aire de santé et intrant agricoles

CercleKolokani de Sagabala EAU/HYGIENE/ASSAINISSEMENT CercleKolokani de

- Semences, engrais

- Insuffisance généralisée d’eau potable - Pistes praticables en toute saison

– EDUCATION – - Argent Cash, l’octroi des crédits - Manque d’infrastructures scolaires et d’enseignants INFRASTRUCTURES - Etat des routes / enclavement

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SECURITE ALIMENTAIRE et MOYENS D’EXISTENCE - Faible approvisionnement des banques de - Appuis pour obtention des engrais céréales chimiques - Manque de semence de bonne qualité - Appui en outillages agricoles - Rareté et coût élevé des produits - Alimentation (riz ; mais ; sorgho ; haricot) céréaliers en période hivernage - Semence de cycle court - Coûts élevé des outillages agricoles - Appui aux banques de céréales en Kolokani - Manque de moyens financiers pour le renforçant leur capacité de stock commerce - Appui en semences de bonne qualité SANTE - Multiplication des puits et forages pour - Coût des soins de santé l’accès à une eau de saine et en quantité EAU/HYGIENE/ASSAINISSEMENT suffisante, - Manque d’eau (le réseau de la ville ne - Octroi de fonds de commerce couvre pas tous les besoins) - Problème de drainage des eaux de pluies SECURITE ALIMENTAIRE et MOYENS D’EXISTENCE - Appui en outillages agricoles - Coûts élevé des outillages agricoles - Alimentation (riz ; mais ; sorgho ; haricot) - Difficulté d’accès aux soins du bétail (soins - Semence de cycle court

et aliments bétail) - Appui aux banques de céréales en

- Accès à l’alimentation renforçant leur capacité de stock

- Manque de moyens financiers pour le - Appui en semences de bonne qualité

commerce - Multiplication des puits et forages pour Massantola - Manque d’aménagement des bas-fonds l’accès à une quantité suffisante eau EAU/HYGIENE/ASSAINISSEMENT potable - Insuffisance d’eau pour les besoins des - Octroi de fonds de commerce ménages et pour les animaux - Réalisation de piste praticable en toute INFRASTRUCTURES saison - Enclavement et état des routes SECURITE ALIMENTAIRE et MOYENS D’EXISTENCE - Coûts élevé des outillages et intrants - Engrais agricoles - Appui en outillages agricoles - Manque de semence de bonne qualité - Alimentation - Sécurisation des jardins maraichers - Semence de cycle court - Rareté et coût élevé des produits céréaliers - Appui aux banques de céréales en en hivernage renforçant leur capacité de stock - Manque de moyens financiers pour le - Appui en semences de bonne qualité Guihoyo commerce - Multiplication des puits et forages pour

EAU/HYGIENE/ASSAINISSEMENT l’accès à une quantité suffisante eau CercleKolokani de

CercleKolokani de - Manque d’eau pour le maraichage et autres potable

besoins domestiques - Octroi de fonds de commerce –

– - Manque d'eau dans les CSCOM, écoles - Réalisation de piste praticable en toute - Manque de latrines dans les lieux publics saison INFRASTRUCTURES - Enclavement et état des routes

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- Matériels agricoles, Semence améliorée, SECURITE ALIMENTAIRE engrais - Accès à l’alimentation - SANTE Appuis financier - Couverture sanitaire (éloignement des - Aménagement d’un point d’eau pour le centres de santé) maraîchage EAU/HYGIENE/ASSAINISSEMENT - Formation aux techniques de Tioribougou - Accès à l’eau dans le CSCOM et écoles conditionnement et de commercialisation - Tarissement des puits et profondeur de la des produits maraîchers nappe - Renforcement des capacités des - Assainissement au sein du village chef-lieu producteurs maraîchers EDUCATION - Accès aux produits de traitement - Sécurisation de l’école du chef-lieu phytosanitaire efficace

SECURITE ALIMENTAIRE et MOYENS D’EXISTENCE - Infertilité des sols, - Semence améliorée - Mévente des produits maraichers - Intrants agricoles (engrais) - Accès à l’alimentation et aux produits de - Matériels agricoles, semence de bonne première nécessité qualité

- Vols de bétail - Semence améliorée SANTE - Manque de médicament - Aménagement d’un point d’eau pour le - Eloignement des Centres de santé maraîchage Ouolodo EAU/HYGIENE/ASSAINISSEMENT - Formation aux techniques de - Manque d’eau pour le maraichage et autres conditionnement et de besoins domestiques commercialisation des produits EDUCATION maraîchers - Hébergement des élèves des alentours - Accès aux produits de traitement (capacité des infrastructures éducation) phytosanitaire efficace - Personnel enseignant non qualifié - Réalisation d’une unité de AUTRES transformation des produits de la - Exode des bras valides cueillette - Insécurité - Présence régulière d’oiseaux granivores SECURITE ALIMENTAIRE et MOYENS D’EXISTENCE - Problème d’accès à l’alimentation - Exploitation abusive des ressources forestières et infertilité des sols - Semence améliorée

- Vols de bétail CercleKolokani de

CercleKolokani de - Intrants agricoles (engrais)

SANTE

- Problème de santé (maladies) - Matériels agricoles – – Nonkon EAU/HYGIENE/ASSAINISSEMENT - Semence de bonne qualité - Rareté des pluies, - Appuis financier - Tarissement et mauvais entretien des puits

- Pas d’eau au niveau du CSCOM et des écoles EDUCATION - Manque de personnel enseignant INFRASTRUCTURES et AUTRES - Enclavement / Mauvais état des routes 46

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- Feux de brousse

SECURITE ALIMENTAIRE et MOYENS D’EXISTENCE - Sécurisation des jardins maraichers - Coûts élevé des outillages et intrants agricoles - Mévente des produits maraichers - Accès à l’alimentation SANTE - Insuffisance en personnel de santé qualifié - Semence améliorée EAU/HYGIENE/ASSAINISSEMENT - Intrants agricoles (engrais) - Evacuation des eaux de ruissellements - Matériels agricoles - Insuffisance de l’adduction d’eau pour Nossombougou - Semence de bonne qualité ravitailler le village chef-lieu - Manque d’infrastructures d’assainissement - Appuis financier au niveau du chef-lieu - Tarissement des puits EDUCATION - Accès physique aux écoles difficile à

l’hivernage

INFRASTRUCTURES et AUTRES - Digue de retenue des eaux détruites suites aux inondations 2011 - Etat des routes / Enclavement

- Manque d’espaces de loisirs

CercleKolokani de

CercleKolokani de

– –

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Diagnostic Diagnostic Rapport de diagnostic multisectoriel ANNEXE 2: Liste des associations recensées pendant le diagnostic dans le cercle

Lieu Nombre Groupemen Nom du groupement et contact Commune Type d’activité (nom du de t actif Activités actuelles mises en œuvre (nom et numéro) village) membres aujourd’hui Paysans formateurs Guihoyo Solidarité, entraide mutuelle Guihoyo 25 Oui Crédit aux paysans Jiguissemé Agriculture, microcrédit Niokona - Oui Crédit aux paysans Guihoyo Djinidiabou Jekafo des femmes Agriculture, microcrédit Oui Crédit aux paysans gou Niokona Agriculture, microcrédit Niokona Oui Crédit aux paysans Seneyereton Agriculture, microcrédit Niokona Oui Crédit aux paysans Approvisionnement et vente Benkadi Manta Oui Vente de produits agricoles des produits Production et Massantola Fasso djigui commercialisation des Massantola Oui Commercialisation d’intrants produits agricoles Production maraîchage et Saniya Dossorola Oui Maraîchage agricole Toute la Syndicat des éleveurs Vente d’aliment bétail 37 Oui Achat et vente d’aliment bétail commune

Toute la Simoufa ton Production beurre de karité 40 Oui Préparation campagne pour la cueillette des noix de karité commune Nonkon Teinture, saponification, Centre multifonctionnel des conservation des produits Nonkon Activités artisanales, achessement des produits maraîchers hommes agricoles Assainissement, travail Coordination des jeunes Nonkon 30 Oui Initiative pour l’assainissement collectif Dougouyiriwa ton Production coton Tioribougou 45 Oui Prédation de la campagne prochaine Production et vulgarisation Soumassi koloko ton Tioribougou 70 Oui Prédation de la campagne prochaine Tioribougou de la semence Sbougnouma AGR, main d’œuvre Tioribougou 110 Oui Prédation de la campagne prochaine Jeunes BNDA Travaux collectifs Tioribougou 200 Oui Prédation de la campagne prochaine Le travail collectif, Nossombou Réparation de la piste reliant Dourako-Nonssombougou, Nossombougou Jeunesse Nossombougou 56 Oui organisation des festivités gou rénover la maison des jeunes 48

CercleKolokani de

– Diagnostic Rapport de diagnostic multisectoriel Coordination des femmes de Nossombou Teinture, savon, huile Oui - Nonssombougou gou Association des veuves de Quête et cotisations pour les Nossombou Oui Nonssombougou besoins gou Défense des intérêts des Nossombou Association des commerçants 100 Oui Promotion du commerce commerçants gou Jekafo Appui entre Sagabala 305 Oui Appui Sgabala Muso dambé Agriculture, élevage Sagabala 40 Oui Appui Danaya emprunt Sagabala 40 Oui Appui Assainissement, plaidoyer, CAFO Didiéni 40 Oui Renforcement des capacités des associations féminines lobbying Didiéni Coopérative Sabugnuma Agriculture, élevage, AGR Didiéni Oui Plateforme, alphabétisation, production de beurre de karité Coopérative Jigisemé Epargne Didiéni Oui Petit commerce, embouche Coopérative benkadi des femmes Agriculture, assainissement Sébékoro 1 180 Oui Assainissement village Djandji- ton Agriculture, Sébékoro 1 50 Oui Trêve Sébékoro 1 Karamogo-ton Agriculture, Sébékoro 1 Oui Trêve yeredemé Agriculture, Sébékoro 1 Oui Association des commerçants Commerce, divers Sébékoro 1 43 Oui Benkadi Micro- crédit Ouolodo 200 Oui Petit commerce Association Filani Prestation agricole Ouolodo 20 Oui néant

Ouolodo Association des tradi- Prestation sanitaire Ouolodo 48 Oui Prestation sanitaire thérapeutes Association des cultivateurs Production du miel Ouolodo 30 Production du miel Djiguiya Teinture, maraîchage Kolokani Oui Association pour réhabilitation de Développement de Kolokani Oui l’école primaire partenariat avec les écoles Kolokani Association pour la promotion de Développement pour l’appui Dioila Oui la femme aux couches vulnérables Syndicat inter-collectivité Favoriser le développement Kolokani Oui Beledougou Niéta social et économique

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– Diagnostic